DD, l'enfant béni de Marvel, celui qui a connu tant de runs mythiques, de périodes bénis, de chefs d’œuvres à son compteur. Un super-héros pétri de contradictions, de dilemmes intérieurs, un romantique compulsif dont le coeur cherche sans cesse un nouveau port où jeter l'ancre, un justicier de quartier, un démon dans la nuit. Shadowland aurait voulu se vendre comme l'apothéose de cet héros, il s'agit en vérité de l'une de ses plus mauvaises histoires. Plutôt que confronter un Matt dépressif à sa radicalisation, plutôt que de le dresser contre ses amis, contre le monde entier comme il en a toujours eu peur, Diggle nous sort une histoire de possession. Plutôt que de sublimer la relation avec le Tireur, il la traite par dessus la jambe. Vas y que je te tue, vas y que je te ressuscite. A quel moment notre héros se pose? A quel moment se confie-t-il, fût ce à un lieutenant de la main ou même dans un monologue intérieur. L'histoire se veut un event, un enchainement de baston sans approfondissement. Il reste toutefois quelques figurants fidèles à eux mêmes comme un Moon Knight sympathique ou une mortelle petite Elektra. Bien peu pour l'un des rares coups de projecteur de Marvel sur son univers urbain. Peut-être vaut-il mieux qu'il demeure dans son royaume d'ombre...