Siege est franchement une mini-série qui fut des plus agréables à suivre lors de Secret Wars. Elle narrait l'histoire de l’équivalent de "la garde de nuit" du Battleworld, reliant différents personnages aperçus par ailleurs dans d'autres tie-ins comme Kate Bishop de l'univers 1602 ou Miss America Chavez exilée au début d'A Force. À l'issu du premier numéro de présentation très agréable, une révélation tombe. Le bouclier va tomber, il n'y a aucun espoir.
Abigail Brand, commandante du bouclier, fera tout pour contrecarrer le destin et se battra jusqu'à la mort. Siege narre cette lutte épique, désespérée d'une troupe de guerriers apatrides qui n'ont plus que leur honneur à sauver dans ce dernier combat. Le mur tombera, ils le savent, le lecteur le sait, aucun suspens n'est installé. Et pourtant l'intensité impressionne et on dévore les épisodes.
Évidemment, ce tie-ins se savoure exclusivement en lisant la série mère, afin de bien comprendre l’enjeu du combat ainsi que sa chute. Pourtant, il possède en lui-même de forts nombreuses qualités. La narration atypique en fait partie. Alors oui le coup de raconter une bataille gigantesque on a déjà vu, oui les pages blanches d'Hickman on connaît, le coup du journal de guerre pareil, mais les 3 en même temps donne un rythme unique. On enchaîne des séquences d'action intense aux côtés des héros puis une double page calme le jeu et nous raconte le déroulement des combats par ce fameux journal d'Abigail. Une narration immersive côtoie une détachée et personnellement c'est fait avec suffisamment de finesse pour que j'en redemande.
En prime, j'ai totalement adhéré à cette bande de bras cassés qu' Abigail mène. Elle les aime chacun à sa manière et ils le lui rendent. Magik, les clones Summers, Kang et tous les autres. Ils sont d'ordinaires héros ou vilains, adolescents ou leaders confirmés, dans Siege le lecteur les découvre sous un autre visage, ceux de frères et sœurs d'armes se battant pour une cause commune. Camarades au front dans une guerre où nul espoir de paix n'est permis, ils se rapprocheront les uns des autres, jusqu'à ce final terriblement émouvant.
Le charme de cette série, on le doit en grande partie aux dessins, très stylisés. Ils apportent une atmosphère étrange et finalement si adaptée. Si concernant les héros, une certaine simplicité se démarque, ne douter pas de la beauté des doubles pages qui régalent les yeux notamment dans la conclusion de la mini.
En conclusion, ce titre me paraît le tie-ins incontournable pour prolonger l'expérience Battleworld, très complémentaire à la série Thors qui elle s'intéressait aux territoires intérieurs avec un niveau de lien tout aussi important.
PS: je précise que retrouver Abigail est un vrai plaisir