Les tomes se suivent et se ressemblent un peu trop. Il y a une sorte de paradoxe dans cet Ultimate Spider-Man désormais : ce n'est pas que ce soit foncièrement désagréable à lire mais dans le fond, l'ensemble laisse une impression de vide, l'impression que ça ne raconte rien de vraiment important.

Cette fois, on a droit à la version Ultimate de Silver Sable. Un personnage pas très important dans l'univers classique et donc pas très intéressant ici non plus. Une mercenaire chargée par le nouveau PDG de Roxxon de capturer Spider-Man pour savoir pourquoi il combat les vilains qui s'attaquent à son entreprise. Bon, tout ça ressemble surtout à une excuse plus qu'à autre chose et surtout à un gros manque d'imagination de la part de Bendis. Oh, notre bon vieux Brian essaie quand même d'expérimenter sur la narration dans le dernier épisode mais sa caractérisation des personnages est un peu trop simpliste pour ne provoquer autre chose qu'un ennui poli.


En parallèle, l'auteur tente une note plus légère avec le pauvre Flash Thompson qui est d'abord pris pour Spider-Man et capturé mais qui saura tirer avantage de sa mésaventure. À l'image du reste de l'arc, c'est sympa mais ça n'ira pas au delà. On fera aussi la connaissance avec la version Ultimate du Vautour, qui passera faire un petit coucou en fin d'arc parce que Bendis avait besoin de trouver de quoi remplir les pages qui restaient. D'ailleurs la fin de l'histoire est totalement rushée.


Puis ce sera autour de Ultimate Deadpool de faire son entrée dans une version très X-Force. Il faut remettre les choses dans leur contexte : à l'époque, Deadpool est un personnage mineur et ne jouit pas de la popularité qu'il a aujourd'hui grâce aux films et à l'interprétation de Ryan Reynolds. Ce n'est donc pas au mercenaire bavard et fantasque qu'on a droit mais à un ex-soldat obsédé par la menace mutante. Ainsi Spider-Man fait équipe avec les X-Men sur ce coup là et tous tentent donc d'échapper aux Ultimate Reavers, des humains technologiquement modifiés pour tuer les mutants, dans un concept dont l'esthétique n'aurait pas été renié par un Rob Leifield des 90's. On y retrouve aussi Mojo et si tout ça ne manque pas d'action, ça ne suffit pas pour marquer durablement les esprits. La relation Peter/Kitty Pride est toujours une mauvaise idée (plus tard, Bendis jettera Kitty dans les bras de Star Lord dans son catastrophique run sur les Gardiens de la Galaxie, à croire qu'il est obsédé par le personnage) et s'avère plus mièvre qu'autre chose, d'autant plus que la Kitty Pride de l'univers Ultimate est loin d'avoir le capital sympathie de son homologue de l'univers classique, elle est ici plus proche de l'ado immature et agaçante. Il botte à nouveau en touche en fin d'arc concernant la révélation de l'identité de Spider-Man à Tante May.

La courte aventure mettant en scène des vampires et Ultimate Morbius n'a aucun intérêt.


On termine par un annual où le tisseur partage l'affiche avec Dardevil, Le Punisher et Moon Knight dans une histoire un peu bordélique où Bendis essaie de caser beaucoup de choses sur un espace limité et où l'ensemble se révèle (une fois n'est pas coutume) très simpliste. L'idée de faire de Jean DeWolfe un agent double au service du Caïd n'apportait déjà pas grand chose, sa mort n'apporte rien de plus, si ce n'est un vague twist à peu de frais, une habitude chez Bendis quand il n'a plus d'inspiration (et il peut essayer de justifier comme il veux, ça ne change rien au fait qu'il est un auteur médiocre).

Ça commence à puer la lassitude.

DocteurBenway
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le 24 août 2023

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