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De prime abord, à cause du visuel des jaquettes, j’ai pensé que la série était une parodie de Overlord, une autre série isekai. Mais Skeleton Knight in Another World se révèle être une série bien à part, adaptée du light-novel de Ennki Hakari. La série originelle est d’ailleurs terminée au Japon avec 9 tomes. Ennki Hakari et Keg répondent présents sur l’adaptation en manga, ce qui reste toujours appréciable de voir des créateurs avoir un droit de regard sur les adaptations et même y participer activement.
Un joueur de MMORPG se retrouve projeté dans le jeu auquel il s’adonnait et, surtout, prisonnier de son avatar : Ark, un chevalier squelette. Le concept, s’il est loin d’être novateur, permet de rapidement poser les bases pour mieux s’attaquer à l’univers en lui-même. Je vous conseille d’ailleurs de ne pas ouvrir le premier tome dans les transports communs ou autre lieu public. La première page s’ouvre directement sur une tentative de viol amenant une des problématiques de l’univers : les elfes sont vus comme des simples marchandises, destinées à servir au plaisir sexuel d’individus peu scrupuleux. On ne voit rien concrètement, mais ça surprend parce qu’on ne s’y attend pas du tout surtout au vu du visuel des jaquettes.
La situation va permettre à Ark de mener ses premiers faits d’armes. S’il a conservé les compétences de son avatar, il en a aussi l’apparence. Un choix qui lui avait valu les moqueries de ses pairs qui ne voyaient pas l’intérêt d’un tel skin alors que Ark porte une armure intégrale. Hors, comment approcher les êtres de ce monde avec l’apparence d’un squelette ? Autant dire que conserver l’armure sera primordiale pour éviter de déclencher une esclandre.
Après avoir raccompagné les elfes qu’il vient tout juste de sauver, Ark va s’orienter vers la guilde des aventuriers. Un grand classique qui permet d’amener différentes aventures selon la quête choisie. On retrouve ainsi le fameux schéma du nouveau venu qui doit faire ses preuves. Une étape que Ark va réussir haut le main. Malgré ses atouts, notre héros préfère rester discret et ne pas se lancer dans les quêtes les plus juteuses. Ce qui n’empêche pas son objectif d’escorte d’évoluer en combat contre un monstre puissant, une occasion de mettre en avant les compétences de notre héros. La mascotte de la série ne tarde d’ailleurs pas à faire son apparition : un renard de vent, véritable boule de poils attendrissante qui va se prendre d’affection pour Ark.
Après quelques sous-intrigues, Ark va croiser la route d’un kidnappeur d’enfants elfes, qui n’hésite pas à torturer ces derniers, démontrant qu’ils ne sont que du bétail à ses yeux. Une elfe guerrière va intervenir : si ses compétences tournent la situation à son avantage, ses adversaires vont user des enfants pour reprendre le dessus. Le moment donc idéal pour que Ark intervienne et vienne épauler la guerrière. Sauf que, malgré cette aide salvatrice, l’elfe ne place nullement sa confiance en cet inconnu. La présence du renard de vent va bouleverser l’elfe : une telle créature n’accorde pas sa confiance au premier venu. Ark serait-il donc un potentiel allié ?
Cela va pousser l’elfe à s’associer à Ark, le temps de remonter ce trafic d’enfants jusqu’à un duc. C’est sur cette alliance que se conclut le premier tome.
Le tome 2 s’ouvre sur cette mission de démantèlement de réseau. La présence d’Ark n’est d’ailleurs pas vu d’un bon oeil par tous les elfes, certains bien réticents à accorder un minimum de confiance à ce qu’ils considèrent être un humain. On apprend que le traitement atroce infligé aux elfes est interdit par la loi, mais que des nantis s’en moquent éperdument.
Ce tome signe aussi le début de l’association entre Ark et Ariane, l’elfe guerrière. L’auteur précise aussi les limites de notre héros. S’il peut utiliser certains sorts avec une facilité déconcertante, d’autres de ses compétences ne sont pas aussi puissantes qu’on pourrait le croire. Lors de son entraînement avec Ariane, Ark va ainsi prendre conscience de leurs différences d’expériences et devoir apprendre à évoluer.
Je pensais découvrir un petit manga comique, voire parodique d’une autre licence. J’ai vite été bien surpris (même si, sur le coup, la première page m’a arraché un « Hein ?’ de surprise). J’ai découvert une histoire sympathique et prenante. Le style graphique alterne entre un trait plus précis lors des scènes de combats, et l’utilisation de SD (super-deformed) lors des interrogations internes de Ark, souvent symbolisées par son visage squelettique dessiné comme une version chibi du personnage. Les quelques moments de fan-service restent mineurs (on a droit à une scène aux sources chaudes dans le tome 2). Les scènes d’humiliation des elfes ne durent pas des plombes et misent sur le malaise dégagé par la scène, et non à du voyeurisme mal placé. Il faut voir quelle sera la suite des aventures de Ark et de Ariane.