De la figure Tank girlienne dans cette Sophie
Sans m’appesantir, je signalerai une évolution narrative similaire à celle de la série tank girl originelle: après quelques aventures qui ancrent le lecteur et les personnages dans des schémas qu’ils finissent par apprécier et chérir, tout bascule. Méchamment. Brutalement. Radicalement. Sans retour. Comme ce space-cake dosé un peu fort que vous aviez ingéré tout à l’heure puis oublié. Celui qui toque à la porte de votre perception et vous envoi dans un monde tout sauf merveilleux.
Souvenez vous lorsque Tank girl se fait dégager de son propre titre et la rupture violente qui en résulte. Dans Sophie, c’est le même topo. L’histoire vous emmène sur les traces d’une jeune femme révoltée par la société américaine. Une jeune délurée aux opinions tranchées qui glaviote bien volontiers à la face du monde moderne. Puis soudainement, sans autre raison que la magnifique spontanéité de cette femme, vous basculez dans le délire. Celui des hallucinations et de la folie sur terre. Mais la réalité de ce qui semble hallucinatoire au lecteur n’est jamais démentie par la délurée qui surf sur la vague de dinguerie avec flegme, comme par besoin. Et comme il en a été le cas pour Tank girl, les dessins de Muñoz accentuent avec brio la déliquescence globale de tous les éléments du titre. En fin d’album d’ailleurs, vous retrouverez des illustrations représentant Sophie dont la technique pourrait vous rappeler autre chose…
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