Voici ce qu'on pouvait lire au 4ème de couverture des Dupuis souples (EO) : "Lucky Luke, le joyeux cow-boy, et son sympathique cheval Jolly Jumper, vivent des aventures hilarantes dans le cadre du Far-West." Morris était donc dans une optique légère et divertissante avec son personnage créé quelques années plus tôt.
Sous le ciel de l'Ouest est, comme tous les premiers albums, une compilation de quelques minis histoires parues dans le périodique Spirou. L'intérêt de la lecture se situe davantage dans l'exploration exhaustive de l'univers Lucky Luke et de son personnage, que dans la qualité intrinsèque des histoires qui ont bien moins de consistance que celles qui seront scénarisées par son futur acolyte René Goscinny.
Le personnage démontre continuellement un sens prononcé pour la justice et un goût pour l'aventure. A ce propos, les cases finales de l'histoire 2 nommée "Round up" (suivi d'un troupeau de bétail) donnent une belle illustration de ce qui définit la raison d'être de Lucky Luke :
- Éleveur : Merci Luke, sans toi le "-3" aurait fait faillite, si tu restes je te nomme contre maître du ranch. Qu'en penses-tu ?
- Lucky Luke : Thanks boss, vous avez récupéré votre bétail, le round-up est terminé, je reprends la route...
- Éleveur : Et pourquoi ??...quelqu'un t'attend ?
- Lucky Luke : Oui patron, l'aventure...
Aussi, il montre à bon escient ses capacités équestres et aux armes. Il se prend d'amitié pour un gaillard blanc qui ne sait pas lire. Ce même perso a une compagne mexicaine. Tout ceci est certainement assez avant-gardiste pour l'époque !
Pour les aficionados, on retient également des particularités forts sympathiques : Lucky Luke aime chanter (mal), aime le café, joue de l'harmonica, parie à tout bout de champ avec lui-même.
Graphiquement, Morris joue une nouvelle fois la carte du dynamisme et met en avant une ou plusieurs grandes cases par histoire.