Mais quelle mouche a bien pu piquer Marvel? À quel moment tu te dis que rajouter un évent moisi au milieu des crossovers moyens que tu ponds chaque année c'est une bonne idée? Visiblement, Dan Slott et les têtes pensantes de Marvel ont décidé d'organiser une sorte de blockbuster estival du comics et oui, on peut effectivement considérer que Spider-Island est l'équivalent de ces gros nanars friqués écrits avec le cul qui envahissent les salles de ciné l'été (un film du MCU en somme). L'idée est simple et tient sur un timbre poste : tout le monde à New York devient Spider-Man. Voilà. Et Marvel pense que ça suffit pour dérouler ça sur 8 numéro de Spider-Man, de Venom et bien évidemment un nombre incalculable de Tie-Ins dispensables puisqu'il n'y a jamais de petites occasions de refourguer de la merde aux lecteurs pour leur soutirer leur thune (j'ai compté 17 tie-ins que, par chance, les lecteurs français n'auront pas besoin de se farcir). Et puis ça veut aussi dire une tripotée de variant covers parce que business is business.
Et histoire d'enfoncer le clou, le responsable de ce bordel n'est autre qu'un super vilain ressorti du placard pour l'occasion et issu de la Saga du Clone. Parce que, oui, il y a désormais une mode qui consiste à réhabiliter ce machin qui a fait couler tant d'encre à l'époque de sa publication, que tout le monde a conspué mais qui maintenant aurait tendance à être réhabilité, comme si c'était un chef d'oeuvre incompris (alors que pas du tout).
Spider-Island réussit donc le tour de force d'être à la fois une idée simpliste et foireuse et un gros foutoir ridicule et incompréhensible quand il essaie de complexifier son intrigue parce qu'il se rend compte que ça ne pourra pas tenir la longueur.
Carlie Cooper, la petite amie de Spider-Man, acquiert donc les pouvoirs de l'araignée et se met en tête de devenir une super héroïne, ce qui ne sauvera pas la relation entre les deux personnages qui n'était déjà pas bien intéressante jusque là.
Le chacal pond des clones à la pelle qui se transforment en araignée monstrueuse, sous la supervision d'une mystérieuse vilaine et on se dit que ce n'était vraiment pas nécessaire de ressortir un personnage aussi ridicule quand en plus on ne sait pas trop ce qu'on veut en faire.
L'épisode centré sur le Super Bouffon/Phil Urich et sa relation avec Norah Winter est un peu plus digeste. Mais bon, l'écriture des personnages de Dan Slott est toujours très simpliste et il est donc difficile de s'enthousiasmer. Mais au moins, on ne pourra pas reprocher à Slott d'oublier des éléments en cours de route.
Comme d'hab, et même encore plus ici, Slott réserve son lot de révélations toutes moisies : l'identité de la commanditaire du projet est pathétique (ressortir un personnage ultra secondaire que tout le monde a oublié), l'identité du fameux Numéro Six on s'en branle totalement, la transformation de MJ... Et l'event tire en longueur jusqu'à en devenir interminable, oubliant même certains éléments (la transformation de Steve Rogers en Spider-King ne se trouve nul part dans cet album), quand il ne verse pas dans le grotesque (le combat final contre une araignée géante, le Chacal qui survit sans qu'on sache trop comment...)
Même quand il se décide enfin à faire avancer Peter Parker dans le bon sens, ça se termine en eau de boudin (sa relation avec Carlie).
De la belle grosse merde comme Marvel sait en proposer (parfois trop souvent).