Le nom Kishimoto ne vous est sûrement pas inconnu, surtout si on ajoute le prénom Masashi à côté qui n’est autre que l’auteur de la série culte Naruto. Mais dans cet article, nous allons nous attarder sur son frère jumeau, Seishi Kishimoto, qui après les séries Crimson Wolf, Blazer Drive ou encore Satan 666 (qui est sans doute sa plus grande réussite), change de style pour nous proposer cette fois sa première série du genre seinen qui n’est autre que Sukedachi 09. Je vous invite donc à découvrir mon avis au travers de cette critique du premier tome de Sukedachi 09, disponible aux éditions Kurokawa.
Résumé de l’éditeur :
Véritables incarnations de la loi du talion dans le Japon féodal, les « Sukedachi » des guerriers d’élites, ont disparu après des siècles de présence… mais les voici de retour au sein d’une organisation gouvernementale pour appliquer leur justice : impitoyable et définitive ! Bras vengeurs, assassins, mercenaires, anges exterminateurs ou démons… qui sont ces guerriers aux multiples noms ? Face à une société moderne qui semble trop laxiste vis-à-vis de la criminalité, les Sukedachi reviennent pour rétablir une justice radicale qui a fait ses preuves.
Ce premier tome nous présente principalement le jeune Yuji Yamagashi, âgé de 24 ans, qui s’autoproclame entre deux jobs car en plus de son boulot il est membre des Sukedachi. Cette organisation gouvernementale œuvre pour les familles qui ont subit une perte humaine en infligeant le même traitement de faveur au criminel qui a ôté la vie de sa victime. Ce criminel fera alors face à plusieurs Sukedachi afin de subir sa sentence mais voilà, s’il parvient à tuer un Sukedachi alors il écopera d’une peine de prison de 3 ans et d’une mort toute en douceur. Telle est la Loi de Réparation.
Ne pensez pas que je sois un sadique au fond de moi, mais j’ai aimé le fait que les Sukedachi aient des règles à respecter dans le sens où il faut faire subir au criminel la même douleur qu’il a lui-même infligé à sa précédente victime. Je trouve « l’idée » intéressante et elle est d’autant meilleure du fait que le criminel a une chance de « s’en sortir » en tuant un Sukedachi. Aussi, ces deniers ne doivent en aucun cas faire preuve d’empathie envers le criminel qu’ils doivent tuer. Une histoire de vengeance où la chance d’échapper à sa sentence est à l’honneur, je trouve le concept intéressant mais malsain dans le fond.
Revenons sur notre héros principal, Yuji, qui semble être un petit farceur mais qui peut montrer un comportement et un caractère tout autre. Pourquoi ? Eh bien, disons que le passé de ce jeune homme n’est pas très commun, il n’est pas tout rose bien au contraire. Doté d’un caractère assez fort, il fait preuve d’aucune pitié en mission qu’il se doit de mener à bien.
Bien que les Sukedachi soient à l’honneur dans ce premier tome, on peut aussi s’attarder un peu sur les familles et leur désir de vengeance. Quand on y pense, un Sukedachi exécute un criminel à la demande d’une famille, on peut alors conclure que cette même famille passe le cap de devenir criminel à son tour, non ? Bien qu’une loi existe dans ce sens, cela n’empêche que le fond reste ce qu’il est, commanditer un meurtre fait de soi un meurtrier.
Parlons un peu de la série en elle-même avec un scénario plutôt intrigant où de nombreux personnages dévoilent un côté assez sombre et qui tend sûrement à en dévoiler davantage, force d’avancer dans la lecture des prochains tomes. J’ai trouvé que le style graphique proposé dans Sukedachi 09 est assez bon, les dessins sont bien détaillés avec certains passages bien plus sombres, les vignettes loin d’être vides avec une découpe à la fois simple mais intéressante. L'auteur mise beaucoup sur les gros plans ainsi que sur des vignettes verticales qui donnent à ce premier tome une bonne immersion. Le scénario imaginé par Sishi Kishimoto est violent et il le gère plutôt bien sans tomber dans l’abus, quoi que. Un somme, ce tome est assez plaisant à découvrir et s'adresse à un public averti.
Toutefois, me concernant je pensais accrocher davantage lors de la découverte du synopsis de Sukedachi 09. Le scénario et le concept sont assez intéressants, proposant de bonnes idées, mais je ne suis pas tombé des nus lors de ma lecture, il manquait un je ne sais quoi pour me faire vibrer. La suite me fera peut-être changer d'opinion. Affaire à suivre donc… Sinon, j'ai apprécié les petites histoires bonus qui viennent s'intercaler au beau milieu du tome et qui arborent des sujets tout autre.
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« Sishi Kishimoto piquera sans doute votre curiosité avec une histoire intéressante et violente à la fois. Sukedachi 09 s’avère être malsain par moments et intriguant à d’autres. »
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Source : JeGeekJePlay