Critique écrite numéro par numéro, à partir du #32 (soit le début du run de Johns et Romita.Jr) , bien que j'inclus également la critique du #31 en raison de son implication dans le cross-over Superman : Doomed. (les critiques du #35 et du #36 n'ont pas été écrites par manque de temps)

Ma note pour chaque numéro :

31 : 6

32 : 7

33 : 8

34 : 8

35 : 7

36 : 8

37 : 7

38 : 7

39 : 8

40 : 6

31 : Superman : Doomed passe par la série Superman de Lobdell, que je n'avais jamais lu avant ; et autant dire que cet épisode n'est pas particulièrement compliqué à comprendre pour qui ne suivrai pas le run de Scott Lobdell sur Superman. Cet épisode continue donc d'installer l'intrigue de Doomed, et ce n'est toujours pas très excitant. En fait l'intrigue avance au ralenti, et c'est pas forcément très cool à lire ; le gros du numéro consistera essentiellement à une discussion entre Superman et Lois Lane manipulée par Brainiac (c'est sur la couv) . Ça va amener à un événement en fin de numéro qui permettra enfin à l'intrigue de se débloquer un peu. Mais sinon, rien de particulièrement intéressant. On notera les dessins d'Ed Benes, qui fait le boulot, mais si c'est très classique, et que ça n'ajoute rien à la qualité du numéro. Bref, un cross-over qui ne convainc toujours pas.

32 : Après 31 numéros n'ayant pas vraiment convaincu son public, Superman revient avec une équipe créative all-star : Geoff Johns est au scénario, et John Romita Jr. est au dessin, pour ce « reset » du Superman New 52. Ce premier numéro reste tout de même introductif ; on nous présente brièvement Clark Kent/Superman, qui revient au Daily Planet, avant de rentrer chez lui, et de devenir Superman pour se bastonner avec ce qui semble être le futur ennemi de ce premier arc. Donc, pas grand chose à se mettre sous la dent pour l'instant, mais ça reste honnête, surtout que Johns et Romita en profite pour introduire un tout nouveau personnage dans la mythologie Superman : Ulysse, un équivalent de Superman dont les origines nous sont contées dès le début du numéro. Le personnage est prometteur pour les futurs interactions qu'il aura sans doute avec l'homme d'acier, au vu de ses origines, mais il reste encore mystérieux ; cependant, l'intérêt est là, et on a envie de voir ce que ça va donner pour la suite. Bref, une bonne introduction pour l'instant. Aux dessins, John Romita Jr. a toujours son petit niveau ; personnellement, j'ai jamais eu aucun problème avec son style, et j'ai tendance à apprécier ce qu'il fait ; on pourrai lui reprocher de faire souvent des visages très similaires, mais il y a un certain sens de la posture dynamique hérité de Jack Kirby qui fait plaisir à lire dans un comic book moderne. La scène de bagarre est d'ailleurs très réussie de ce point de vue là. Le dessinateur, d'ailleurs accompagné de Klaus Janson à l'encrage, s'amuse même à nous faire des Kirby dots dans certains passages. Il reste la colorisation de Laura Martin, qui est franchement sympa, et qui fait plutôt bien le job, malgré des petits passages inégaux ; cependant, la scène de combat, où le passage des origines d'Ulysse sont très réussis. En tout cas, ce Superman #32 est un premier numéro convaincant : reste à savoir où Johns voudra nous emmener pour la suite, mais personnellement, ce qu'il pose dans ce numéro m'intrigue. C'est tout de même dommageable que DC ait montré de nombreuses previews du titre, ce qui fait qu'il ne restait qu'une petite dizaine de page qui m'était encore inconnu. Mais sinon, cela reste un bon numéro.

33 & #34 : Après un numéro #32 servant de reset au Superman New 52 plutôt sympa, le run de Geoff Johns continue sur sa lancée, avec une nouvelle mythologie qui se met en place dans l'univers du personnage, via l'arrivée d'Ulysse/Neil aux côtés de Sup. Et ces numéros #33 & #34 sont pour le coup vraiment réussis, et permettent parfaitement de faire plus ample connaissance avec le personnage, son passé, le monde en lequel il a évolué : on peut d'ailleurs voir en lui une sorte de Superman inversé : comme si ses parents étaient terriens et l'avaient envoyé sur Krypton. Cependant, les deux personnages sont bien différents, et c'est très intéressant de voir comment Ulysse s’acclimate aux modes de vies terriens (notamment dans le #33) . Il y a aussi des pistes intéressantes pour l'avenir, notamment avec le personnage du Machinist qui continue de rester dans l'ombre, mais se dévoile à la fin du #34 pour donner lieu à un cliff intéressant. La lecture est donc très agréable, et voir travailler ensemble deux « supermen » différents donne des bonnes choses au niveau de la caractérisation des deux personnages, et de leur relation qui est pour le coup assez bien trouvé. En tout cas j'ai toujours hâte de voir vers quelle direction Geoff Johns va se tourner après ce cliff, mais la série est toujours hyper prometteuse pour la suite. Aux dessins, c'est du Romita. Jr qui fait toujours un excellent boulot en ce qui concerne les scènes d'actions, il reste un peu moins à l'aise pour les passages plus intimistes, mais ça reste d'excellente facture dans l'ensemble, surtout que Laura Martin fait comme à son habitude une très bonne colorisation. Bref, ce nouveau run semble extrêmement bien parti, et j'ai une grande hâte de lire la suite.

37 : Le run de Geoff Johns et de John Romita.Jr continue de me surprendre en bien de mois en mois ! Certains numéros sont en dessous des autres, mais dans l'ensemble, depuis le début de la reprise en main de Johns, il y a vraiment de bonnes choses !

Dans ce numéro, on sent vraiment que l'ambiance plutôt calme des numéros précédents n'est plus du tout là, et qu'on est visiblement passé à autre chose : ce run de Superman s'oriente véritablement vers quelque chose de plus cosmique que ce que l'on pouvait voir au premier abord ; il y a en tout cas de très bonnes idées, et la relation entre Ulysse et Superman est vraiment bien construite, on sent vraiment que ces deux supermen agissent de manière assez différentes ; de plus, leur opposition fonctionnent vraiment bien : on les voyait bosser ensemble il y a quelques numéros, mais là, on ressent clairement qu'ils ont des points de vue tout à fait différents, notamment parce qu'Ulysse a grandi sur un monde trop parfait par rapport à la Terre.

Enfin bref, Johns gère ça assez bien, même si j'avoue qu'on avance un peu dans le flou pour le moment, et que le scénariste est tout à fait capable de nous foirer la conclusion de son arc... Cependant, la série reste vraiment imprévisible ces derniers temps, notamment avec ce cliffhanger final qui est très intéressant quand à la suite de la série, surtout que les sollicitations de janvier annonçaient de gros changements dans le numéro #38.

Aux dessins, Romita.Jr est juste excellent ! Il suffit de voir la double page où l'on découvre la 4ème dimension pour comprendre que ce mec peut dessiner des environnements qui sentent bon la SF façon Jack Kirby. Ah vraiment, cette double-page reste vraiment marquante ! En tout cas, visuellement c'est une réussite complète de mon point de vu (même si on peut reprocher des choses à Romita, notamment les persos qui ont un peu tous le même type de visage, mais il est loin d'être le seul à faire ça...) .

Bref, hâte de voir comment tout cela va évoluer par la suite, mais je pense que ce run est parti pour durer, et peut-être marquer l'univers de Superman à l'avenir.

38 : Ça y est, Geoff Johns et John Romita. Jr ont terminé le gros de leur arc de Superman ; et cet épisode était particulièrement réussi, du moins, visuellement parlant. En effet, dès qu'il s'agit de représenter la grosse fight entre Ulysse et Superman, Romita se lâche et nous livre quelque chose de très spectaculaire et dynamique, et en profite pour nous dévoiler ce fameux nouveau pouvoir de Superman, qui n'est, de mon point de vu, pas particulièrement intéressant, dans la mesure où c'est un peu le truc qui règle tout de manière assez simple ; après, j'aime le fait que Superman ne puisse plus se servir de ses pouvoirs pendant les 24 heures qui suivent.

Bref, on sent déjà que ce pouvoir divisera les lecteurs, notamment dès qu'il s'agit de savoir si ça avait été fait avant, ou pas. Ce qui est peut-être plus dommage, c'est de savoir que c'est l'un des derniers numéros de Geoff Johns, alors qu'on aurait pu penser que le type ferait sans doute un run plus ou moins long, mais à la place, ce n'est qu'un simple arc ; intéressant cependant, mais on aurait pu penser qu'il allait se servir de ces répercussions pour préparer une suite.

D'un autre côté, je trouve que le scénariste loupe un peu la fin, notamment avec le fait que Superman semble n'avoir rien à foutre d'avoir détruit la quatrième dimension à lui seul. Il reste quand même les scènes en civil, qui sont assez réussi, notamment avec tout le supporting cast du héros qui fait plaisir à suivre de temps en temps.

Reste également ce cliff de fin qui semble pas mal changer le statu quo du héros, même si ça m'étonnerait que ce soit très révolutionnaire.

Bref, Superman #38 reste un bon numéro, et se permet d'avoir introduit un nouveau personnage dans la galerie de vilain de Superman ; en tout cas, on espère que Geoff Johns saura terminer son run, et faire quelque chose de sympa pour son dernier numéro.

Critique des numéros écrits par Gene Luen Yang

41 : #41 : Arrivée de Gene Luen Yang sur la série Superman, et sans forcément marquer directement la série de son empreinte, le monsieur sort quelques bonnes idées de son sac ; ça commence assez moyen, mais la fin est intéressante et donne envie de voir la suite. Et puis Romita est toujours sur la série, et tient le rythme, en proposant des planches sympas, avec une petite scène d'action urbaine en fin de numéro qui fait plaisir (donc au revoir la sf de la période Geoff Johns) , et puis Dean White est toujours bon coloriste pour l'accompagner.