Si l'arc majeur consacré à la mort de Superman était l'occasion de rencontrer l'ennemi ultime du personnage, on en apprenait guère sur ses origines. Tout juste le numéro spécial Newstime soulevait quelques questions, avec comme conclusion "il vient surement de l'espace mais on en sait pas plus". Hunter/Prey fait coup double, non seulement en faisant revenir à la vie la créature, mais en racontant ses origines, une effroyable expérience lié aux kryptoniens. Ces passages sont haut la main les plus sombres, les plus violents aussi, alors que tout n'est pas montré dans les pages mais plus suggéré par dialogues.
Cet acte de naissance pas ordinaire vient de donner plus de relief à ce qui n'était alors qu'un monstre sanguinaire et explique toute cette rage qui le nourrit. On assistera aussi aux évènements l'ayant conduit sur Terre histoire de faire définitivement le lien avec sa première apparition en comics. Le retour de Doomsday vient teaser un affrontement hors-norme à venir. Si la bête détruit toujours tout sur son passage, l'homme d’acier n'a pas la mémoire courte et ne va pas y aller de manière ultra frontale. Car le monstre est plus fort qu'avant, et qu'un face à face à la force des bras se terminerait une fois de plus très mal. On assistera du coup à un duel plus subtil avec en point d'orgue la recherche du moyen de se débarrasser la chose.
Le champ bataille sur Apokolips permet de retrouver un Darkseid fidèle à lui-même et l'apparition de Waverider va enfin avoir une utilité réelle dans la trame, son serment de non-implication étant constamment attaqué entre deux scènes de destructions massives. Et y'a aussi un retour surprise d'un autre vilain dont le sort est scellé si rapidement qu'on en vient à se poser des questions sur l'intérêt de cette apparition éclair.
Brett Breeding laisse les planches format extralarges exprimer l'ampleur de la dévastation. Le ratio dessins/dialogues penche largement en faveur du premier et fluidifie énormément une lecture qui n'a que d’intérêt, passé les origines de Doomsday, de remplir le cahier des charges question scènes d'actions. Si les dessins sont plus qu'honnêtes, le coté "hyper stéroïdés" des personnages (même pour un comics) ne me convainc guère.
Du coup, cette mini-série permet de conclure l'histoire d'un des antagonistes les plus cheatés de la bande dessiné et de lui donné un peu de consistance. C’est court et ça se lit très facilement à défaut d'être aussi épique que ce que ça laissait envisager. Suffisamment divertissant pour qu'on ait pas trop le temps de se faire chier.