Savage est l’un des antagonistes les plus intéressants de l’univers DC. Avec un titre comme celui-ci et la sauce qui montait depuis plusieurs tomes déjà, on était donc en droit d’attendre un arc fantastique, d’autant qu’on se rapproche de la fin du New 52. Le constat est qu’on en sortira avec la même impression que pour l’arc Doomsday : c’est sympa, y’a des moments vraiment épiques et grandioses, mais il manque un petit truc pour vraiment éblouir le lecteur.
L’ensemble de l’intrigue est plutôt bien ficelé cependant, le rythme est beaucoup mieux maîtrisé. Bon, il est vrai que le personnage de Savage manque un peu de contenu à mon sens ; mais on a droit à une « Justice League » de fortune qui tente de sauver le monde face à une menace de plus en plus grandissante. Et devant celle-ci, Kal-El va prendre ce qui restera sans doute une des décisions les plus marquantes de l’histoire DC : dans le but de retrouver ses pouvoirs, il accepte le sacrifice ultime et se dope ainsi à la kryptonite. Ce choix éditorial peut faire lever plus d’un sourcil, mais il prend sens dans la continuité de l’arc. Cela s’accompagnera de quelques moments plutôt étranges, mais la conclusion n’en sera que plus dramatique (je parle du chapitre final centré sur Diana).
Le pari était osé, un peu à l’image de ce qui avait été fait dans l’arc Doomsday. C’est dommage qu’il n’ait pas été concrétisé, dans le sens où il sonne vraiment très artificiel par moment, et qu’il manque un peu cette subtilité, ce petit quelque chose (encore une fois) qui nous ferait accepter pleinement cette décision, la rendrait même épique et vraiment dramatique comme il le faudrait. Car c’est dans ces moments-là qu’on reconnait vraiment le personnage de Superman, ce symbole d’espoir, cette force inamovible qui fera tout pour protéger sa planète d’adoption, même si celle-ci lui tourne le dos. Parce qu’il est fondamentalement bon.
Dans l’ensemble, les dessins sont plutôt aléatoires. Certains numéros proposent des coups de pinceaux vraiment superbes, d’autre beaucoup moins. On aura aussi droit à des planches vraiment sublimes, avec des cases aux couleurs très vives et symboliques ; tandis que d’autres seront chaotiques et peu inspirées.
Le règne de Savage est donc un arc intéressant en soit. On aurait pu s’attendre à mieux, mais il faut croire que le New 52 ne réussit pas vraiment à l’Homme d’acier. On pourra néanmoins reconnaître le souci de vouloir rendre hommage au symbole.