I'd like to play. To tell you the truth, it's been a long time since
I've just... played. I'm not even sure I remember how.
Yeah, I think you could too.
But I do have to go, and... Yeah I'll be back. Soon, I promise. And when I come back,I'll bring you a gift. I'll bring you a name...



#1-6
Je critique ces épisodes en premier lieu mais ils ne forment pas en soit un tout. JMS a construit sa série comme une vrai on-going, balançant par la fenêtre la narration par arc qui pourrit bien souvent les comics mainstream. En fait, il a même construit sa série sans super-vilain.


Pour reprendre depuis le commencement, Supreme Power est le reboot de l'Esquadron Suprême, quipe datant des années Spidey en vf (j'avais pu en lire quelques épisodes). Bénéficiant du label Max, d'une Terre parallèle libérée de la continuité, et de la confiance de l'éditeur en chef Quesada, JMS s'en donne à cœur joie pour livrer un comics d'une rare qualité, au récit progressif et réfléchi.


Dans le cahier des charges, il y a évidement l'idée de base de l'Esquadron Suprême: créer un copié-collé de la Justice League de DC. Et de ce point de vue, on passe même dans la caricature, assumée dès les premières pages, et récurrente à travers certains clins d’œil. On retrouvera ainsi un Green Lantern militaire instable, un Batman noir raciste, un flash, un aquaman (et j'ai l'impression qu'une WW se profile mais il en a plus reparlé depuis l'épisode 3). L'autre influence énorme, c'est Rising Stars elle-même avec un JMS qui reprend un grand nombres d'idées à son propre chef d'oeuvre, publié chez Image peu avant. Comme je l'ai dit on retrouve cette absence de vilains, ce principe de la comète qui a tout changé, un gouvernement contrôlant les sur-humains dès leur plus jeune âge, modelant de toute pièce leur enfance. La différence majeure? Dans Rising Stars, ils se savaient humains. Ici, Hypérion se démarque, est assailli de doutes dus à sa stature. Il est élevé seul et ne rencontrera qu'une fois adulte des êtres aussi atypiques que lui.
Pour le reste, les thématiques se ressemblent et on retrouve cette analyse froide et intelligente de JMS sur le développement d'un monde peuplé de super-humains, d'un monde qui ressemble et fonctionne comme le notre en tout point et s'adapte à cette nouvelle équation. On retrouve l'utilisation à visée économique, les interprétations de ces nouvelles figures par la religion, l'utilisation militaire, mise en avant à travers la guerre du Golf. On retrouvera cette volonté de vivre normalement, celle de mettre sa vie au service des autres, celle de chercher l'amour tout en se complaisant dans la solitude.


Pour l'instant la série est excellente, bien que moins puissante que Rising Stars émotionnellement parlant, moins poussée par ailleurs dans les détails de la vie quotidienne, dans les petites histoires qui font la qualité d'une grande fresque. Mais vu que Rising Stars trône en tête de ma bibliothèque comics, on pouvait difficilement faire mieux. En espérant que la qualité demeure par la suite, et à mesure que JMS devra par la force des choses introduire une menace...


#7-12
Beaucoup de choses dans ces épisodes. On discerne un vrai virage dans la série avec un JMS qui penche davantage dans une caractérisation Justice League durant ces épisodes, appuyant sur les liens - moraux, sociaux, affectifs et évidement d'origine - qui unit les différents héros. On garde un aspect terre à terre avec Hypérion qui découvre les mensonges du gouvernement ou Doc Spectrum qui se charge au départ des basses missions black ops des USA. Mais rapidement la situation change, notamment avec la scène particulièrement émouvant de Doc Spectrum dans son cocon régénérateur, au fond de l'océan. Un dialogue aux airs de monologue, un premier contact poétique entre d'une part la créature marine rejetée depuis le premier instant où elle est venue au monde, et le militaire qui montre pour la première fois montre son humanité. Spectrum m'a séduit et les épisodes suivants montrent que je l'avais mal jugé au premier abord, et que JMS avait en tête quelque chose de beaucoup plus fin qu'un simple Green Lantern borderline. Du côté de Nighthawk, après son excellente introduction dans les premiers épisodes, l'homme parmi les dieux choisis de rassembler les surhumains pour combattre une menace. Et oui, il fallait bien qu'on y arrive à une fameuse menace, forcément. Peu à peu les histoires des membres se resserrent de plus en plus tandis que la dernière et attendue héroïne rejoint la bande (non sans apporter aux passages des explications assez foireuses, seul bémol que je trouve pour l'instant à cette série magistralement menée). L'extraordinaire épisode 12 va jusqu'à alterner case par case entre chacun des personnages, la tension monte, les enjeux avec.


Si le début de la série était une énorme réussite de par son approche d'un monde héroïque, ce milieu triomphe grâce à l’introspection des personnages et leur rapprochement tout en douceur, orchestré avec subtilité.


#13-18
C'est la fin de Supreme Power, déjà la fin... Ce dernier tiers, bien que toujours de qualité, subit une baisse de niveau. L'impression de grandeur laissée au début par la série ne reviendra plus que fugacement. En effet JMS repart sur un chemin davantage balisé, avec un psychopathe surpuissant en premier antagoniste, et surtout un général américain vraiment "très malin et méchant" (je ne cite pas le texte mais c'est l'idée véhiculée, c'est un perso bien écrit mais qui sonne beaucoup plus fiction que le début de série, beaucoup moins crédible que les pontes du Pentagone dans Rising Stars également.) Par ailleurs, l'équipe ne se rassemblera jamais, laissant les membres partir chacun de leur côté après leur unique mission, mais surtout en oubliant certains comme Zarda qui fera un petit coucou par là, un petit coucou par ci. Mais bon sang pourquoi Hypérion se désintéresse totalement d'elle malgré leur lien? Pareil, pourquoi Zarda ne revient-elle pas après avoir découvert que Joe possédait une part du vaisseau. Finalement Supreme Power ne sera pas parvenu à rassembler, préférant sur les trois derniers épisodes se concentrer sur Mark. L'évolution du personnage est intéressante, on en ressort avec un héros atypique, mature, fragile et indécis. Mais si le prix à payer est de relayer les autres au statut de figurants je trouve ça trop cher.


En ce qui concerne Joe et l'amphibienne, malgré le peu de temps qui leur est consacré, la relation continue sur sa merveilleuse lancée. C'est assez magnifique, particulièrement romantique, un message d'amour complètement universel qui illumine cette fin de série.


Je pense que JMS avait un plan sur le long terme, mais si on ne s'appelle pas Bendis ou maintenant Hickman, bref si vous n'êtes pas tout en haut de Marvel, avoir des plans aussi ambitieux sur des séries de seconde zone est très périlleux. Dans un premier temps il a pu poursuivre son histoire dans la mini-série Hypérion, en perdant son dessinateur au passage. Puis il y a eu un petit relaunch, puis un crossover avec la gamme Ultimate, puis Supreme Power a perdu son label Max. Trop de contraintes pour un auteur aussi génial qui a quitté le navire en laissant son oeuvre inachevéé. J'ai un peu lu ces suites mais même tant que JMS restait maître à bord, la qualité était nettement inférieur aux 18 épisodes initiaux. Comme souvent avec Straczynski et Marvel, l'histoire s'est mal terminée.


Pour terminer cette critique sur une note positive, je parlerai du dessin, mené tout du long par Gary Frank. C'est très agréable, coloré à merveille quand il faut, expressif, sombre et violent à d'autres moments, dans un style qui mal fait vire souvent au ridicule. Mais ici, on a une belle oeuvre. Bien qu'il se rate trop souvent sur les yeux à mon goût pour que j'en dise plus de bien, il contribue grandement à la qualité incontestable de Supreme Power.

WeaponX
9
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Comics découverts en 2016 et Un été 100% BD (2016)

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le 23 nov. 2016

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