I hate Fairyland raconte l’histoire de Gertrude,une petite fille qui se retrouve bloquée dans le pays enchanté de Fairyland, un univers peuplé de créatures magiques diverses et variées. Celle-ci va tout faire pour essayer d’en sortir et retourner chez elle.
Le récit débute par la rencontre de l’héroïne avec la reine Cloudia qui lui dit que pour rejoindre son monde, il lui faut une clé. Gertrude part donc à la recherche de cet objet. Larrigon, une mouche, une parodie de Jiminy Cricket, lui sert de guide pendant ce voyage.
Nous savons que Skottie Young aime les mondes merveilleux et fantastiques. Il a adapté le Magicien d’Oz en 2009 pour Marvel. On retrouve donc dans I Hate Fairyland les bases d’un conte de fée : la narration, l’enfance, la quête, la rencontre avec des créatures différentes…
Mais ici, l’auteur bouleverse complétement les codes de manière extrême. Son univers merveilleux se transforme rapidement en une suite de situations ultra-violentes avec décapitations, explosions de corps et autres mutilations, dignes du cinéma gore.
L’humour noir, souvent trash est très présent. Il y a un décalage total entre l’univers féérique tel qu’il est décrit et la violence des événements. De plus, Gertrude ne respecte rien et chaque rencontre qu’elle fait, se termine en conflit avec une issue dramatique pour les protagonistes. Cela fonctionne comme un running-gag et après chaque épisode, le lecteur se demande quelles sont les prochaines atrocités que l’exterminatrice de créatures merveilleuses va commettre.
Vingt-sept ans plus tard, après de nombreuses rencontres s’étant terminées en massacres et tueries de masse, la petite fille est définitivement devenue une psychopathe, prête au pire pour regagner son monde.
Quand aux dialogues, ils sont percutants, souvent à double sens, avec de nombreux jeux de mots et des insultes originales qui rendraient presque la lecture tout public. Il faut noter que l’adaptation VF est plutôt réussie .
Nous sentons qu’au niveau dessin, Skottie Young se fait plaisir. On retrouve son style avec des personnages au design tout mignon et parfois, il en accentue les traits, jusqu’à la caricature. Accompagné du coloriste Jean-Francois Beaulieu, c’est un plaisir pour les yeux.
De plus, certaines planches, proches d’illustrations de livres pour enfants, se transforment soudainement en délire gore, provocant le dégout. C’est un effet réussi, pour nous entrainer dans la folie psychopathe de Gertrude et sa violence gratuite.
Le sens du détail du dessinateur permet aussi aux lecteurs de retrouver de nombreuses références, aussi bien tirées des contes de fées que d’autres univers. Ce qui fait de I Hate Fairyland, une série OVNI. Par exemple, l’épisode 8 est un hommage aux jeux vidéo et s’inspire graphiquement des mangas.
I hate Fairyland est une lecture fun, avec un humour noir décomplexé, qui nous entraîne dans une aventure folle (comme Gertrude). Skottie Young se lâche avec cette histoire trash dans un monde merveilleux et c’est un pur plaisir.
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