Plus fort que Tom Hanks dans "Seul au monde", Satoru, le héros de "Survivant", gagne notre sympathie dès les premières cases du manga.
Alors que la nature décide de reprendre ses droits sur le Japon, multipliant tremblements de terre et inondations, attaques de rats en vagues et épidémies, le jeune garçon se retrouve isolé sur une île, le continent à portée de vue mais incapable de le rejoindre. Il va devoir créer de ses mains tout le nécessaire pour survivre ; aussi décidé et débrouillard que courageux, il n'a pas peur des obstacles, apprend de ses erreurs et garde toute sa motivation même si une nouvelle catastrophe détruit tout ce qu'il a mit du temps à construire.
Si le thème de la survie en solitaire peut paraître bien éculé, il est ici traité avec beaucoup d'inventivité, puisque c'est un jeune lycéen qui tente de se construire un semblant de normalité à partir de ce qu'il a lu, entendu dire ou de ses propres échecs qui évoluent en essais et en réussites plus ou moins branlantes. Surtout, le manga a la sagesse de prendre un tournant décisif au moment où il pourrait commencer à paraître trop long, en apportant régulièrement son lot de surprises : apparition d'autres survivants, de pistes pour retrouver ses proches, voyage au travers d'un Japon dévasté et déshumanisé... le manga magnifie le post-apocalyptique par sa capacité à aborder tous les classiques du genre, par le regard du jeune Satoru, qui malgré toutes ses épreuves et ses déceptions reste concentré sur son objectif de retrouver sa famille, et donc de rester humain.