Ce n'est pas qu'une petite larme qu'on risque de verser en parcourant cette bd... Le pauvre David Small... y'en a pas un qui est sympa avec lui...
Sa mère mutique et qui refuse de l'emmener à l'hôpital parce que ça coûte cher, mais n'est pas contre l'achat d'une nouvelle voiture.
Son père médecin courant d'air vraisemblablement obnubilé par sa carrière, donnant l'impression qu'il utilise plus son fils comme un cobaye qu'il n'essaye de le soigner.
Son frère tapant avec violence sur sa batterie, et ... c'est tout.
Sa grand-mère qui le traite d'empoté, se montre sèche et intraitable, jusqu'à lui laver les mains sous de l'eau bouillante, et le laissant gisant dans la salle de bain...
...
Bref.
David Small en bave.
Il est seul, s'enferme dans son univers, parle peu, se recroqueville sur lui-même, et vit son existence dans un état d'affrontement passif perpétuel.
Les dessins collent très bien à cette atmosphère mortifère. Du noir et blanc, tout en nuances de gris, dont les traits donnent un aspect doux et évanescent, où s'effacent les contours, avec des cases très cinématographiques, peu de paroles, où les murs semblent se refermer sur le petit David, et les couloirs être labyrinthiques.
Intense.