Alors après un premier tome qui posait correctement les bases de l'aventure et surtout du monde, Arleston lance son premier cycle par l'introduction du méchant légendaire de la série. "Le premier pion" a été bougé et le duel entre deux hommes que tout opposent peut commencer.
Dans les gros points forts du tome, je citerai une narration maîtrisée (aucun temps mort alors que le premier album avait un petit ventre mou pas gênant), un dessin qui s'affirme et un travail d’approfondissement des personnages primordial. La relation Cian/Cixi/Lanfeust se développe que ce soit dans la vie quotidienne lambda ou au pire moment de l'aventure. De même, Hébus juste rigolo auparavant gagne en profondeur pour se poser comme l'un des personnages forts d'Arleston.
Je retiendrai la séquence de combats aériens entre dragons, très chevaleresques/fantaisie et qui place notre héros en grand guerrier tout en exploitant intelligemment les pouvoirs. Et puis évidemment la séquence de torture : premier affrontement entre les deux personnages centraux, moment violent qui brise l'ambiance féerique qui planait au début - apportant un ton terriblement sérieux et bienvenue, et des sentiments forts à noter dans le groupe de protagonistes.
Voilà avec ce second tome le doute n'est plus permis, Lanfeust se place véritablement en monument de la BD française moderne. Pas un chef d’œuvre, enfin pas selon moi, mais tellement culte et génial à lire. J'ai grandi avec cette BD et je la trouve toujours aussi réussie.