Claque graphique, scénario qui s'enlise : le syndrome Mutafukaz ?
On éprouve beaucoup d'indifférence à la lecture de ce 3ème tome, ce qui est rarement une bonne nouvelle.
Les histoires s'entrecroisent toujours avec autant d'aisance mais, les conflits se faisant de plus en plus permanents, les personnages sont sans cesse dans le mouvement et de moins en moins fouillés.
Les scènes d'action ne sont pas un problème en soi mais la multiplication de factions armées s'invitant au conflit complexifie l'intrigue sans lui donner de réelle épaisseur.
L'auteur se retrouve avec énormément de personnages à gérer, si bien qu'on a parfois l'impression qu'il s'en débarrasse comme il peut (le père d'Elliott qui s'enferme volontairement en quartier haute sécurité durant une bonne partie du tome).
Le parallèle avec Mutafukaz, "victime" du même syndrome est assez flagrant, à croire que c'est un mal qui touche les grosses séries du label 619. Une ressemblance à laquelle on peut en ajouter une autre : l'omniprésence d'une violence très explicite.
Du côté satisfaction, Singelin, nous gratifie de planches magnifiques très dynamiques. Le dessinateur a progressé de manière assez indécente sur la colorisation, elle est tout simplement époustouflante sur ce tome 3.
J'espère sincèrement que le tome 4 conclura dignement l'intrigue en faisant un peu le ménage dans ses personnages pour se consacrer sur une vraie histoire humaine plutôt que dans la succession haletante d'événements sanglants qui ne peuvent plus durer bien longtemps sans finir par lasser le lecteur.