The Origin of Generation X par NicoBax

Le crossover qui m'a fait arrêter de suivre les publications mensuelles Marvel en France. A l'époque, pour suivre l'histoire, il fallait se procurer tous les titres estampillés X publiés par SEMIC (RIP) et quand on a un budget de collégien, c'est mission impossible ou presque. Pourtant, cette fois-ci j'avais réussi...
Si les débuts de l'arc sont plutôt sympathiques et nous font faire connaissance avec la future 3ème génération de mutants entraînés par Xavier (les futurs Generation X) : M la snob mystérieuse qui a l'air de tout savoir, Skin le Mexicain fumeur à la peau élastique, Husk la petite soeur de Canonball qui peut changer de peau pour d'autres matières, Synch qui peut copier les pouvoirs mutants à proximité et Blink et son pouvoir de téléportation. Enfin du sang frais maintenant que les New Mutants sont devenus pour certains X-Force et ont perdu depuis longtemps leurs dernières illusions.
D'ailleurs, c'est une famille X meurtrie et troublée qu'on retrouve ici : Wolverine n'a plus son adamantium et a un pouvoir régénérateur défaillant, Cyclops et Jean Grey reviennent de leur "lune de miel" (12 ans dans le futur à entraîner incognito Cable), le virus Legacy de Stryfe menace toujours les mutants, Sabretooth a l'air de chercher la rédemption, Emma Frost est venue trouver refuge chez ses anciens ennemis... Rien de très joyeux et ce ne sont pas ces bout-en-train de Havok, Cyclops et Canonball qui amélioreront les choses...

Je crois que le principal problème de ces Tales of the Phalanx Covenant réside dans son dessin et sa narration. Nous sommes en plein dans les années 90, les fantasmes technologiques sont à la mode (cf. la saga du clone de Spider-Man), Internet fait ses débuts et c'est cette peur de l'inconnu digital qui inspire les auteurs. Le souci, c'est que le dessin est épuisant, surchargé et bordélique : tout grouille de partout, le jaune technologique des Phalanx prenant le dessus sur tout le reste, provoquant presque des maux de crâne quand on cherche à déchiffrer tout ce qui peut se passer sur une page (et ne me lancez pas sur cette fausse bonne idées des mises en page à l'italienne, pour perdre en lisibilité y a rien de tel).
Nos mutants préférés passent énormément de temps à se dire que la situation est désespérée ou à se disputer entre eux (assez représentatif des 90's) mais agissent quand même ! Entre Forge et sa fascination pour la technologie que son pouvoir implique, les anciens New Mutants qui doivent se confronter à Douglock (mélange de leurs anciens amis Doug Ramsey et Warlock, décédés dans X-Tinction Agenda), Cable fait équipe avec ses parents et Wolverine, Banshee guide tant bien que mal Gen-X avec l'aide de Sabretooth et Frost... mais le salut pourrait venir d'un allié inattendu...

La fin est un peu facile, "tout ça pour ça" puisque finalement, ce qui restera à court terme de cette histoire sera la nouvelle équipe de jeunes mutants qui sera entraîné par Banshee (qui doute comme à son habitude) et Emma Frost (ancienne White Queen du club des damnés et qui a vu ses anciens étudiants, les Hellions, tués lors d'une mission). Vraiment loin d'être un arc incontournable de l'histoire des X-Men malgré ses artistes de qualité, Gen-X aura pour mission d'essuyer les plâtres de la baisse de régime des titres mutants, ses membres souvent sacrifiés au fil des années suivantes... En redécouvrant cette équipe, on se rend compte qu'elle est plus proche de ce que seront les futurs histoires des mutants, une sorte de brouillon pour la suite. Des victimes du creux de la vague de la fin des 90's (avec le départ de nombreux artistes chez Image & co).