Bande dessinée étrange et belle qui ravira les amateurs de poésie et pourra surprendre les puristes de la ligne claire et des histoires classiques. Le scénario, signé Melissa Jane Osborne, fait la part belle aux rêves, aux mondes imaginaires et à tout ce que le cerveau met en place pour ne pas voir en face la dure et triste réalité. C'est fort bien fait, parfois déroutant, mais les explications plus rationnelles sont données au cours de l'album, ce qui rassurera ceux qui comme moi, aiment bien avoir une base de réel à laquelle se raccrocher.
Le dessin de Veronica Fish est lui aussi étonnant, à la fois très simple voire adolescent si tant est que je puisse qualifier un dessin comme tel, notamment dans les visages, les expressions des personnages. Il est beaucoup plus barré dans la partie imaginaire qui est en couleurs nombreuses et vives au contraire de la vie réelle qui est en noir et blanc.
Le mélange donne un album original pas drôle mais absolument pas plombant, qui parlera sans doute à tous ceux qui ont connu des deuils difficiles à surmonter, car le thème général est la mort d'un très proche. Il y est aussi question de la fin de l'adolescence : "Le lycée, c'est un peu le purgatoire de l'adolescence." (p.10), du passage à l'âge adulte, le rite initiatique étant ici rude et violent.
Très bel album paru chez Ankama éditions, que je découvre, à lire et relire pour le saisir encore plus