Trinity (aucun rapport avec Carrie-Anne Moss, huhu) propose un échantillon de la future Justice League avant même que celle-ci ne pointe le bout de son nez. Les trois piliers de ce groupe de justiciers font ici connaissance et vont collaborer ensemble pour la première fois. Sont au programme un complot menaçant l'humanité, quelques vilains et les tensions entre la nouvelle venue et la chauve-souris.


Derrière tout ça, Matt Wagner est au four et au moulin. Ses peintures claquent, offrant de bien belles planches. On reste dans un style épuré, ne croulant pas sous les détails, mais là où il tire son épingle du jeu, c’est que le moindre personnage ou éléments en arrière-plan possède un design qui lui est propre, évitant le syndrome du clonage dans lequel il aurait facilement pu tomber. Il arrive à rendre crédible ce qu'il dessine et peint tout donnant l'impression d'aller au plus simple. J'aime beaucoup le rendu, même si certains aspects m'emballent moins. Et là je pense surtout aux visages, entre les mâchoires particulièrement carrées, y compris sur les personnages féminins, ou les expressions bizarres que certains se coltinent avec leurs yeux qui louchent. Ce dernier détail m'a fait sourire une paire de fois.


D'un point de vue histoire, ça se divise en trois parties mettant chacune en avant l'un des personnages, avec petite présentation de sa zone d'action habituelle. Superman nous gratifiera d’un sauvetage in extremis et ne manquera pas de mettre en lumière cette géniale maladresse de son alter ego, Batou verra sa fierté mis à mal par une gamine même pas majeur mais sauvera les apparences avec les divers hommes de mains qui trainent et l'amazone fera rêver plus d'un lecteur masculin avec ce superbe corps et donne des idées de vacances avec son île paradisiaque.
Le coté intéressant de l'association viendra surtout des relations entre les trois concernés. Si le premier contact entre Slip Rouge et Miss Lasso est correct, celui entre Slip Noir et la même Miss Lasso fait des étincelles. En cause l'attitude de lâche qu'elle lui reproche à juste titre quand celui-ci s'en prend un gars désarmé et incapable de se défendre. L’engueulade qui s'en suit offre une des meilleures planches avec Slip Rouge au milieu de l'incendie. Tu sens bien le potentiel comique qui ne demande qu'à exploser. Par contre, l'attitude de Batman lorgnant vers le sadisme pur et sans explications valable derrière, euh... voila quoi, je ne pense pas que ça serve le personnage.


La triplette de méchants reste intéressante, même s'il manque une confrontation entre Diana et sa sœur pour le coté dramatique, et le cerveau de l'opération en la personne de Ra's al Ghul reste un protagoniste efficace pour ce qui est des plans machiavéliques. Bizarro reste sous-exploité, les pistes sur le ressenti d'émotion du perso étant balayé d'un revers de la main.
Pas grand chose d'autre à dire, il y a son lot d'action et de retournements de situations comme dans tout bon comics du genre. Ça se lit bien et ça demande pas une culture monstrueuse du média pour bien rentrer dedans.

auty
7
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le 7 févr. 2016

Critique lue 300 fois

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