Bon, je crois que je vais connaître la vie sexuelle de tous les auteurs de bds américains après celle de David Chelsea celle de Seth et bien entendues celles de Joe Matt et de Robert Crumb, voici Jeffrey Brown.
A vrai dire c'est moins la vie sexuelle, que la première histoire d'amour, entre lui, encore puceau à 24 ans et elle, déjà cassée par des tonnes d'expériences assez foutraques. Et la bd arrive à être "touchant" en cela qu'il nous rappelle tous des relations passées (ou présentes) et la façon dont c'est arrivé : les longues discussions au téléphone, les premiers rendez vous où l'on se tiens la main, les premières nuits ensemble où l'on ne dort pas parce qu'on est heureux d'être juste là. Alors, c'est peut-être pas universel, mais moi ça m'a rappelé plein de choses.
Mais surtout, la relation se termine (c'est spoilé par l'intérieur de la couverture) comme dans la vraie vie : pas de disputes affreuses, pas de personnes qui changent du jour au lendemain ou d'histoire de tromperie. Non, ça finit juste parce qu'une forme de distance, d'incompréhension se créée dans le couple. Brown à réussi à raconter ce malaise qui grandit petit à petit avec une incroyable justesse jusqu'au moment de la rupture où tous les deux semblent triste. Et j'avais limite la larmiche à l'oeil (et ça m'avait rappelé tant de mauvais moments de sales ruptures.)
Alors certes le dessin est loin d'être fou-fou. C'est même super simpliste. Mais ça fait le job et je pense qu'avec un dessin bien plus chiadé, l'auteur aurait fini par devoir condenser son histoire au risque de perdre l'idée de tout raconter dans la durée.
Bref, j'ai fini cette bd à 2h du matin, le coeur serré. Mission accomplie pour Brown.