Miller peut faire bien mieux
Ce tome 5 est le premier à me décevoir d'un point de vue graphique. Les dessins sont moins inspirés, le jeu d'ombres et de lumières a perdue de sa superbe. Le tout est plus classique, je n'irais pas jusqu'à dire banal mais presque. Pire, certains choix artistiques sont, je dirais, douteux. Ainsi, la petite Miho, contrairement à n'importe quel autre protagoniste de l'histoire, se voit enlever toute part d'ombre dans sa représentation (assez ironique pour une tueuse de sang froid). Résultat, on dirait un brouillon, la sensation que le dessin de l'asiatique n'est jamais complet se fait omniprésent, en plus de créer un vrai décalage avec le reste de la BD. C’est franchement pas lui rendre honneur que de la mettre sous les projecteurs de cette façon, surtout quand tu regardes le dernier tome où elle apparait. Ce choix mais laisse dubitatif.
Pour le reste, on se retrouve avec une histoire dans le monde de la mafia, avec une finalité assez basique mais toujours efficace. L'occasion de voir encore Miller s'intéresser à la politique le temps de quelques planches et de la montrer sous un angle bien peu flatteur. On retrouve Dwight réfléchi et sûr de lui et Miho qui nous fait étalage de toutes ses capacités de ninja des temps modernes. Le duo détonne et offre de très bon moments (le duel entre Miho et le mafieux au couteau) et dévoile les signes d'une amitié certaine, dévoilant Miho sous un angle inédit.
Si ce tome 5 possèdes des arguments intéressants à faire valoir, il souffre nettement de la comparaison avec ses prédécesseurs. Semi-déception de la part de Miller duquel on peut légitimement s’attendre à bien mieux, je croise les doigts que la baisse de qualité ne soit qu'éphémère.