Cet album n'est pas vraiment l'indispensable que j'aurais espéré, mais c'est une très belle oeuvre, au graphisme excellent et au sujet et au traitement original.
Le dessin a vraiment une jolie touche de personnalité et de maîtrise technique. Chaque case ou presque est traité avec art, beauté et originalité. Et il est vrai que les planches en vis-à-vis, tant évoquées dans l'Affaire Vilebrequin, sont de belles oeuvres d'art et fonctionnent joliment ensemble. C'est beau à regarder, plaisant à lire et il y a ce petit quelque chose en plus qui peut vous faire apprécier cette oeuvre juste pour son graphisme.
Mais le scénario n'est pas en reste. Original, fin, amusant, j'ai craint un moment qu'il se contente de raconter en voix-off le quotidien des nuits de cambriole du sieur Vilebrequin, comme un inventaire à la Prévert de ses anecdotes et pensées intimes sur son métier et sur sa vie. Mais même si cette partie là du récit occupe la majorité des pages et lie tout ensemble, elle laisse aussi la place à une voire deux réelles intrigues. Une petite sous-intrigue sur la façon dont Vilebrequin cache sa vie secrète à sa famille, et une plus grosse qui va mettre le héros dans une fâcheuse posture et intriguer le lecteur.
L'ensemble du scénario est bien trouvé, original, plaisant et ne manque pas d'humour. Il lui manque peut-être quelque chose qui le rendrait vraiment captivant et marquant, mais c'est en tout cas une BD que je relirais sans doute avec plaisir le moment venu.
Dans tous les cas, c'est bien là un album qui méritait le buzz que son Affaire a entraîné dans le petit monde de la BD.