L'ensemble des mes critiques sur l’œuvre de Junji Ito:
https://www.senscritique.com/liste/Mes_tribulations_horrifiques_au_coeur_de_l_oeuvre_de_Junji_I/1956531
Second volume des "Voices in the dark", compilées par Viz dans une (belle) intégrale en anglais sous le titre de Smashed (cf. également critique du premier volume).
J'ai trouvé ce volume plus plaisant dans l'ensemble que le premier, même si globalement il en partage à peu près les mêmes qualités et défauts: une qualité relativement homogène, mais des récits dans l'ensemble pas toujours hyper-inspirés (en regard de la production passée de l'auteur) et évoquant parfois directement des histoires plus anciennes. Pas de chef-d’œuvre horrifique absolu à signaler ici.
- "The Mystery of the Haunted house: Soichi's version": suite directe d'une histoire du précédent volume mettant en scène Soïchi adulte et son affreux rejeton ; à bien des égards, il s'agit carrément d'une réécriture plus réussie de l'histoire précédente, mettant en scène comme héroïne la cousine blonde de Soichi. On apprécie le véritable virage (sombre) que semble prendre Ito vis-à-vis de son personnage emblématique, mais la conclusion est à cet égard assez décevante sans doute, se contentant de revenir, par une pirouette narrative pour le moins cliché, à du déjà-connu.
- "Soichi's Beloved Pet": 3e et dernière aventure de Soïchi de ces volumes, et sans doute l'une des plus réussies pour ce personnage toutes histoires confondues. Ito en profite pour mettre en scène ces chats qu'il aime/déteste tant!
- "In Mirror Valley": un récit intéressant, à la conclusion "cassante", même s'il souffre d'un rythme un peu trop pépère. A l'instar de "Roar", Ito adore vraiment les petits villages maudits au cœur des montagnes!
- "I don't want to be a ghost": une histoire intéressante, et par certains aspects assez dérangeante (vous verrez) sur une mangeuse de spectres (miam!).
- "Library vision": une bonne histoire (l'une des meilleures des deux recueils) d'horreur psychologique où une bibliothèque héritée de son père déviant va peu à peu rendre fou son possesseur. On devine une dimension allégorique ici, sur la condition de lecteur, que n'aurait pas renié un Borges.
- "Splendid Shadow Song": un concept de base intéressant avec une chanson maudite qui évoque l'histoire "Le vieux disque" (1990), mais qui perd en efficacité à être trop explicative et à trop s'étirer.
- "Smashed": concept génial (extrêmement graphique!) et récit qui, une fois n'est pas coutume, aurait gagné à être un peu développé. On ne saura pas au final quelle stratégie aurait permis d'échapper à cette flippante menace venue du ciel...