W.E.S.T : Intégrale par NicoBax

W.E.S.T. tome 1, La chute de Babylone + tome 2, Century Club (premier cycle : 1901)

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il ne s'agit pas d'un western (du moins pour les 2 premiers tomes) puisque l'histoire prend place à New York en 1901. Elle met en scène la Weird Enforcement Special Team, sorte de Ligue des gentlemen extraordinaires sans le coté fantastique. Il s'agit ici d'un shaman anglais, d'un exorciste indien (comprendre Native American) et de deux hommes de main qui doivent donc, à la demande d'un membre de la Maison Blanche, dénouer un sac de nœuds occulte...

C'est plutôt pas mal, merci le dessin de Rossi et l'imagination de Nury et Dorison mais pour autant, pas totalement convaincu. Déjà, je me suis pas mal perdu dans les noms, un peu de mal à retrouver qui était qui, d'autant que le trait de Rossi est excellent pour les plans larges mais peine un peu plus à faire ressortir le caractère des personnages. D'ailleurs le duo de scénariste ne fait qu'effleurer la psychologie de leurs héros et c'est bien dommage : j'étais a priori très fan du duo shaman anglais/exorciste peau-rouge, dommage qu'on n'en apprenne pas (encore ?) assez sur eux, quant aux deux hommes de main, ils ont un rôle assez classique (le vieil ours fidèle et efficace accompagné du jeune loup grande gueule).

Je me dis qu'un tome de plus pour boucler l'histoire aurait pas été du luxe, ça aurait permis de creuser un peu plus les persos, d'accentuer l'idée de pré-chaos qui est le centre de l'histoire et d'en faire quelque chose de plus haletant. Mais ça reste quand même plutôt pas mal à partir du moment où on n'a rien contre l'occultisme. Je vais enchainer sur les 2 tomes suivants d'ici peu.

W.E.S.T. tome 3, El Santero et tome 4, Le 46ème état (second cycle : 1902)
Ah ben là j'ai plus accroché ! Exit New York et direction La Havane où un indépendantiste adepte de la Santeria (religion cubaine proche du vaudou pour schématiser grossièrement) sème le trouble en tuant et en ramenant à la vie (sous forme de zombies) la population locale. Engagée à nouveau par la Maison Blanche, la WEST est chargée de ramener le calme et de défendre les intérêts américains... mais rien ne se passera comme prévu, d'autant plus que leur leader, Morton Chapel, est lui même Santero.
Le scénario est moins alambiqué que le premier cycle mais finalement plus riche. Le cadre est vraiment bien rendu (aaaaaaaah la beauté de la Havane sous le crayon de Rossi), les personnages sont plus creusés et ont chacun leur rôle à jouer, le rythme est soutenu et le suspense bien géré. Dommage peut être que la dernière partie du tome 4 soit un peu facile et rapide (la faute au parti pris de faire évoluer le scénario d'une "simple" histoire de héros à une fresque révolutionnaire). Mais en tout cas, j'aime bien l'idée d'utiliser un cadre historique réel (la prise du pouvoir à Cuba par les indépendantistes entre 1902, l'annexion de Guantanamo, etc).
En tout cas, la série gagne en profondeur et j'ai bien envie de connaitre le passé de Morton Chapel. Je vais attendre le 3ème cycle (1903 donc) avec impatience.


W.E.S.T., tome 5 Megan (2009)
Après un deuxième diptyque nettement supérieur au premier, je ne savais pas trop si on allait avoir droit à une suite dans la même qualité ou si on allait se perdre dans des broutilles mystiques où on peinerait à accrocher (comme "Necromancy" du même Nury). Coup de bol, il est super bien ce tome 5 et on creuse dans le passé des personnages et leurs relations.
Cette fois-ci, toute l'équipe du WEST est aux trousses de son leader qui veut exécuter sa fille pour ne pas la laisser aux mains du démon qui l'a poussé à assassiner sa femme des années auparavant. Le Chicago du début du siècle est oppressant comme un Londres poussiéreux, les différentes histoires parallèles traitées avec le même égard, WEST devient vraiment une série à suivre. En tout cas, impatient de lire le tome 6 "Seth".