Voici un album un peu oublié pour plusieurs raisons :
-> il ne comporte pas de méchant célèbre (Les Dalton, Billy the Kid, ou encore Jesse James qui est l'aventure qui l'a précède et dont l'histoire est sortie la même année dans Pilote, 1969) ;
-> la thématique du cirque détonne avec le reste de la série qui prend plaisir à dépeindre des figures de l'imaginaire populaire du western, à savoir les desperados, les indiens, les shérifs, les braquages de banques, de diligences, les bagarres de saloon ou encore les évasions de pénitenciers. Ici on est très vite en présence d'éléphants, lions et clowns, choses que l'on a un peu moins l'habitude de voir dans les films ou Blueberry ;
-> il se situe avant trois classiques consécutifs, trois chefs d’œuvre de l'univers Lucky Luke : Canyon Apache, Ma Dalton et Chasseur de Primes. Forcément, quand on est un ton en dessous, on est un peu plus dans l'ombre.
L'histoire est donc de part ses protagonistes particulièrement originale et comme à leur habitude, les auteurs tendent vers le loufoque. Autant dire qu'à se niveau nous seront servis : Erasmus Sullivan, propriétaire du Western qui aime la boisson, un lion fainéant, un éléphant attachant mais rancunier, des peintures de clown interprétées comme des peintures de guerre par les indiens, des gangsters déboussolées,...
Tout ceci amène des moments très sympathiques. On touche cependant un peu à la limite de cette aventure qui est assez linéaire, bien que dynamique, et qui ne comporte pas de surprise scénaristique. On aurait pu en attendre mieux de la part de Goscinny, notamment après le même constat qui a dû être fait sur l'album Jesse James de l'époque. Il se rattrapera avec brio par la suite.
Lucky Luke quant à lui est étonnement partant/volontaire pour tout ce que mini-cirque lui propose, au point de participer à certains tours dont celui se trouvant sur la couverture. Il sera d'une maestria assez impeccable sur cet album que ce soit avec les desperados, les indiens, la cavalerie mais aussi au rodéo. A ce propos, on a une thématique puisée dans Les Rivaux de Painful Gulch mais où cette fois-ci ce n'est pas Lucky Luke qui organise le rodéo mais qui y participe.
Un album donc assez facile à lire mais qui comporte toutefois des références qui font appel à nos connaissances historiques ou culturelles, comme JLP_2 ne manque pas de le rappeler dans sa critique très détaillée, comme à son habitude ;-)