Une véritable claque
J'ai vraiment pris une véritable claque graphique comme je me souviens pas en avoir pris dans de la BD franco-belge. Ce n'est pas la première BD que je lis dessinée par Ledroit. J'avais lu les...
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le 24 avr. 2022
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Wika est une série hors norme, aboutissement de la démesure d'un auteur d'une générosité sans borne qui compense allègrement les lacunes techniques qu'il traîne depuis ses premiers fanzines dans le jeu de rôle avec Froideval par une inventivité, une minutie et une liberté absolue de ses planches vis à vis des canons de l'édition, des codes de la BD. Sa marque de fabrique, dans Wika plus que jamais est sa propension à dépasser le cadre de mille manières possibles. Sa destruction des cases a commencé dès les Chroniques, adoptant des formes originales pour recomposer totalement la progression graphique de sa narration sur l'ensemble de la page ou de la double page. De mémoire il avait déjà également retourné ses planches pour adopter ponctuellement un format paysage qui bouleverse là encore la lecture en permettant des tableaux monumentaux. Ici l'intégralité de la première partie (soit seize pages), dans le Sidh, royaume immatériel de Pan, adopte ce format. Outre l'avantage graphique, c'est pertinent scénaristiquement en changeant la lecture comme on change d'univers, avec ses propres codes. L'acmé du processus est atteint lors de la bataille finale, sur les déjà célèbres pages 63 à 66 qui ne sont pas moins de quatre pages liées avec rabat, permettant sans doute la plus grande double page jamais publiée en BD... Certains seront lassés de la profusion de détails de cette furie visuelle où l'on n'ose imaginer le temps passé par Ledroit sur leur réalisation. Mais chacun reconnaîtra la passion de l'artiste et le détail de ses planches.
L'autre apport de Wika est outre l'utilisation systématique d'habillages graphiques, non seulement sur les bandeaux de narration de type parchemin, mais sur l'entièreté des bordures de pages. Oubliez le gaufrier et les découpages sur fonds blanc, chez Ledroit il n'y a pas de fonds. Comme Georges Bess sur son Dracula l'auteur a dessiné jusqu'au dernier centimètre carré de papier disponible, ce qui donne parfois le sentiment de lire un art-book plus qu'une BD. Il a en outre ajouté sur cette série une nouvelle technique d'insertion d'éléments d'engrenages, de coins et de dentelles sur ses pages avant photographie. Le rendu est fabuleux en ajoutant une matière impossible à rendre par le seul dessin et rehaussant ses habillages graphiques. Dernière manifestation de l'imagination créatrice d'un auteur qui ne fait finalement plus vraiment de la BD, ou de la post-BD. On parle beaucoup de certains expérimentateurs comme Marc-Antoine Mathieu, Ledroit apporte pour moi autant (et pas que depuis Wika, son fabuleux Xoco proposait déjà des trouvailles phénoménales dans le découpage) à l’innovation en BD.[...]
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Créée
le 29 nov. 2019
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D'autres avis sur Wika et la gloire de Pan - Wika, tome 3
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