Régression teenage mutant à la marvel italia mood

Impossible d'avoir raté ça, tant Panini a pensé grand, pour ce qu'ils ont voulu, je l'imagine comme la lecture de l'été : le X-Men hors-série #2, réunissant l'intégralité des épisodes de la maxi-série italienne X-Campus. On a donc ce livre épais, d'environ 200 pages, pour en gros 5€, d'un format plus grand qu'un comic traditionnel, j'imagine pour éventuellement toucher un lectorat pas habitué au format comic. Un lectorat peut-être plus jeune, du genre qui lit Picsou Géant, ou les hors-séries de Picsou Magazine (quasiment le même format que ce X-Campus). Dans les presses et les librairies spécialisées, c'était l'invasion sur les présentoirs, et j'imagine que ça l'était parce qu'on imaginait vendre, en surfant sur le film sorti il y a pas si longtemps, et sur l'été qui promet l'achat de magazine pour patienter dans le train, ou pour bouquiner à la plage. Un plan du tonnerre.
Évidemment, les gens comme toi et moi, on a pas résisté. Un genre de mood régressif, la bonne odeur du papier de mauvaise qualité, et puis, pour ceux qui ont eu des W.I.T.C.H. entre les mains (spécial dédicace à une jeune fille qui se reconnaîtra), les dessins très typés des italiens. Enfin, par typé, on dira typé studio italien disneyen, parce qu'on pourrait croire qu'ils ont tous été dressés à se copier les uns les autres pour unifier leur trait, dans un genre de trip mixant comix/manga/animation disney contemporaine. Bon, une certaine énergie dans tout ça. Voilà donc un gros volume qui certainement en a attiré plusieurs par son côté à la fois frais et inédit pour un X-Men et nostalgique pour son format.
Mais au final, passé la surprise et tout ça, que reste-t-il ? Eh bien pas grand chose. On notera, déjà pour commencer l'absurde bandeau affiché en haut de couv', en rouge sur jaune fluo, oui, estival et visible, annonçant : "Découvrez les origines des super-héros du cinéma", l'annonce la plus ridicule qui soit, quand on sait que 1) le dernier film des X-Men sorti était justement une préquelle, avec les origines des "héros du cinéma", (faudrait-il alors croire que ce comic serait une sorte d'origine des origines ?) et 2) que l'histoire contenue dans ce volume propose en fait une relecture alternative de ces mêmes origines. Évidemment, j'imagine qu'un bandeau disant plutôt : "Découvrez les origines alternatives à celles contées dans le dernier film des X-Men, elles-mêmes alternatives à celles d'origine imaginées par Stan Lee et Jack Kirby, et à toutes les autres origines imaginées par machin et truc et bidule... mais cette fois-ci par un studio italien" ça n'aurait pas été très vendeur.
Bon, mais pour en revenir au contenu, voilà : déjà notons que tout ce qui pourrait faire un peu "original" dans ces origines là, ne l'est pas tant puisque c'est : 1) une version teen des X-Men, sachant que les premiers X-Men étaient déjà teen, et que des super héros teen, on en a eu pelletés, avec notamment les Nouveaux Mutants, puis Génération X, et certaines versions animés de ces mêmes X-Men, et ensuite d'autres pas mutants. Déjà, ça c'est limite dépassé. Enfin. Il y a aussi un truc un peu amusant : le fait qu'ici, les héros n'aient pas de costumes, qu'ils soient juste des individus avec des pouvoirs. Mais ça, on s'est frappé Heroes, y a pas si longtemps, n'est-ce pas ? et il est certain qu'on doit trouver d'autres exemples...
Mais surtout : au final, la trame de cette série, son scénario, et l'utilisation des personnages est assez grossière, et arrivée à la fin, pas du tout surprenante, et voire même assez décevante. Ça a un côté un peu "private joke", genre : regardez comme on détourne les X-Men, regardez comment j'utilise untel puis untel, regardez mon Wolverine Jr, comme il est rebelle, et comment la conseillère d'orientation, c'est en fait Mystique qui utilise son pouvoir, wouh ! Tout ça, sans que jamais, ça fasse du poids. Fatiguant aussi cette utilisation (visiblement pas du fait des auteurs, qui au début voulaient centrer leur histoire sur Scott et Alex Summers, ça aurait d'ailleurs été bien plus intéressant, je crois) des personnages bancables, c'est-à-dire, cet enculé de Wolverine, tellement rentable qu'on l'a mis à la tête de dix équipes de mutants, alors que ce qui faisait une partie de son succès, c'était quand-même ce côté lone ranger... ou Malicia, qui avait déjà un rôle important dans le premier film des X-Men, flirtant justement avec le susdit Logan (alors qu'à l'époque c'était plutôt Jubilée qui faisait ça, elle me manque tiens !).
Bon, voilà, je passe sur les détails, on s'en fout, dans le fond. Cette critique un peu moisie, pour un bouquin tout juste gentil, qui tient finalement ses promesses : être une gentille et distrayante lecture de plage, qui, éventuellement, introduira les plus jeunes aux X-Men, si ce n'était déjà fait. Rien de plus.
(Oh, et un autre truc, en passant : je ne comprends pas le trip de Panini France, mais, assez souvent, on les voit choisir pour la couv' française, celle la moins réussie de celles des V.O., qu'ils reproduisent en pages intérieures. On se frappe d'ailleurs ici la pire des couv' US, toutes déjà assez moyennes, alors que toutes celles italiennes étaient bien plus dynamiques et correspondant mieux au contenu. Enfin, bon. Voilà. Ça c'était ma critique estivale de septembre.)
colville
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le 2 sept. 2011

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