Enfin un Black Jack digne de l'original

Après avoir été déçu par "Néo Black Jack", ou "Black Jack tro bogoss et spirituel", j'avais abordé cette autre série dérivée avec un mélange d'extrême curiosité et de crainte. Le caractère du médecin marron en devenir allait-il être bien élaboré ? Comblera-t-il les trous que feu Tezuka n'a pas eu le temps de boucher ? Qu'en sera-t-il de l'aspect médical ?

J'ai été comblé au-delà de mes attentes.

Cette série est un must pour tout fan du Black Jack d'Osamu Tezuka. Quand l'auteur original nous présentait un médecin marron, un Dr House écrit par François Rabelais, les circonstances l'ayant poussé à ce choix de vie (médecin sans diplôme et dieu du scalpel demandant des honoraires exorbitant en échange de ses services) n'étaient présentées qu'au travers de très rares chapitres dispatchés dans son oeuvre. Ici, Yoshiaki Tabata nous présente un Kuroo Hazama ambitieux, poursuivant le rêve d'égaler son sauveur, le Dr Honma, à tel point qu'il vit coupé de tout ce qui n'a pas trait à la médecine. Point extrêmement important car le scénariste choisit de baser l'action dans les années 70, en pleine période de revendication sociale de la jeune génération japonaise et de conflit entre forces américaines et soviétiques. L'étudiant voulant se faire ermite n'échappera pas aux troubles de son époque et les événements forgeront Kuroo Hazama en Black Jack avec une intensité percutante.

Caractère respecté, personnage évoluant, conformité avec l'oeuvre originale, croisement avec les récits de Tezuka au delà de la simple apparition de guest-stars, "Young Black Jack" mérite d'avoir sa place dans la légende du plus célèbre médecin marron.