Monstre intraterrestre
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(Regorge de spoils)
Howard est un mec prévoyant. Genre Curtis, voyez, le gars de Take Shelter : on sait jamais, des fois que, un appart en sous-sol, ça peut aider. Provisions, filtration de l’air, télé, congélateur, cuisine américaine, générateur, baril d’acide avec un truc en -ique à la fin pour dissoudre les corps (parce qu’évidemment, en sous-sol, les déchets, faut limiter) : il a pensé à tout.
Howard est un mec seul. Soyons honnête, il pouvait pas compter sur son physique pour courir la gueuse. Obèse, disgracieux, un peu âgé tout de même, il correspondrait plutôt à l’abonné au rouleau de Sopalin.
Mais Howard a des idées. Howard va faire d’une pierre deux coups.
Parce qu’à bien y réfléchir, c’est un brin con de se prémunir de l’apocalypse si c’est pour se retrouver survivant avec son rouleau de Sopalin, son jukebox et ses boîtes de conserve.
Donc Howard, perfectionniste, s’entraine avec une petite jeune qu’il séquestre, on sait pas trop ce qu’il lui fait, après tout, merde, il est chez lui et s’il a 25 serrures, c’est normal de garantir une forme de vie privée, hein. Toujours est-il qu’on la reverra plus (et que ça fera un beau twist moisi durant le film).
Howard a le cul bordé de nouilles : le jour où les aliens décident de gazer la planète, vl’a t’y pas qu’une donzelle en pleine rupture croise sa route, dis-moi pas que c’est pas vrai, et que je te la fous dans les vapes avant de lui menotter la cuisse au chambranle.
Mais Howard est un mec patient.
Pour les besoins de l’intrigue, il est prêt à garder popaul bien rangé, parce qu’il a le goût du mystère et de la contradiction. La donzelle va douter, comprenez. Et Emmet, qui vient quand même un peu foutre la merde dans cette lune de miel sous les ovnis, attendra sagement la fin du deuxième tiers du film avant d’aller faire trempette en pièces détachées. Entre temps, il aura joué à McGyver avec la donzelle, mais pas au docteur, pas le temps, dommage quand même, quand elle était en culotte au premier plan ça augurait d’un huis clos qu’aurait pu gagner en moiteur, je dis ça je dis rien se dit le spectateur boutonneux à qui se destine ce genre de production et qu’avait bien kiffé les sous-vêtements dans It Follows.
Alors on mange des omelettes, on joue à des jeux de société avec des sous-entendus qui te provoquent la flaque sur le fauteuil, on agite sa couenne sur le juke box, et on attend.
Quoi ? C’est pas très clair. Mais la donzelle se charge de nous faire avancer tout ça.
Michelle est belle et suscite la convoitise
Michelle rebelle te course le gros lard avec l’aisance d’une catwoman qu’aurait pas oublié son master en chimie.
Michelle vaillante va te trucider du spaceship à coup de coktail molotov, que même Machette il y aurait pas pensé, puis décider sur un carrefour où se joue le destin, tu vois, de rejoindre la rébellion avec une fougue telle que ça pourrait presque puer le deuxième opus en forme de Falling Skies, mais, si, vous savez le mec d'Urgences en treillis sous les space invaders.
Y’a pas à dire, c’est d’enfer chez les autres.
Créée
le 8 juin 2016
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