125 hectares

Synopsis : Véronique Montjean témoigne de l’histoire de l’occupation illicite, par un collectif d’agriculteurs martiniquais, d’un terrain situé au nord de l’île, au Morne-Rouge. Depuis la prise de possession en 1983 de ces terres alors en friche que menaçait le développement de projets immobiliers, le collectif favorise une agriculture de subsistance fondée sur la biodiversité. Grâce à des cultures locales capables de résister aux catastrophes naturelles, il s’oppose à la monoculture de bananes mise en place dans les années 1930, en substitution de celle de la canne à sucre. Occupant aujourd’hui 80 % des terres agricoles de la Martinique, cette monoculture est en outre à l’origine de la pollution à la chlordécone d’une grande partie des sols et des rivières de l’île. L’utilisation intensive de cet insecticide cancérigène dans les bananeraies des Antilles françaises de 1972 à son interdiction en 1993 aura des conséquences sur l’écosystème de la Martinique et la santé de ses habitants pour encore des générations. Le projet porté par le collectif du Morne-Rouge apparaît d’autant plus nécessaire que les parcelles qu’il cultive ont pu échapper à la contamination.