Student Bodies rebaptisé 13 Morts 1/2 en version française est une sympathique petite curiosité des années 80 qui peut se voir avec le recul comme une sorte de proto Scary Movie, c'est en tout cas l'une des toutes premières authentique parodie de slasher. Le film reste à ce jour l'unique réalisation du scénariste Mickey Rose alors que ce dernier n'a fait en réalité qu'écrire le film tandis que Michael Ritchie en est le véritable réalisateur même si il n'est pas crédité au générique pour une histoire de grève et de syndicalisme dans le milieu de cinéma américain de cette époque. Mickey Rose (scénariste de Bananas et Prends l'Oseille et Tire-toi) se retrouve ainsi promu à la fois au poste de scénariste et de réalisateur.
13 Morts 1/2 nous plonge dans un milieu universitaire américain typique avec un mystérieux tueur qui s'en prend à des jeunes couples, semant derrière lui cadavres et psychose.
13 Morts 1/2 pourra presque se voir comme un grand-père de Scary Movie et durant la première partie du film Student bodies permet vraiment de passer un très bon moment. En gros, les 30 premières minutes du film sont une franche réussite multipliant les gags absurdes, les clins d'œil complices et vachards au cinéma de genre, des situations stupides le tout avec une réelle efficacité comique. On pense forcément à l'esprit des Zucker Abraham Zucker et l'aspect parodique fonctionne parfaitement notamment dans le préambule du film qui met en scène une jeune baby-sitter aux prises avec un tueur au souffle plus lourd que celui d'un bœuf asthmatique qui viendrait de courir un marathon. Chien qui miaule, tueur freiné dans sa progression par un chewing-gum collé à ses pieds, meurtre au trombone de bureau, running gag du souffle inquiétant au téléphone ... Tout fonctionne parfaitement, mais malheureusement ça ne va pas durer bien longtemps.
Passer sa grosse première partie, même si la baisse de régime arrive avant, le film va sombrer petit à petit dans un humour un peu plus scabreux, un peu plus facile, un peu plus répétitif, un peu plus scatologique et un peu plus lourd. Le fragile équilibre du début laisse place à une certaine lassitude d'autant plus que l'histoire patine un peu et que le film fait des choix pas toujours très judicieux comme de donner une voix au tueur alors qu'il n'était qu'un souffle inquiétant de bovin au début. Du coup le tueur commente ses propres actions donnant un aspect redondant aux gags comme lorsqu'il observe des filles dans un vestiaire et répétant Boobs Boobs Boobs !!!! On aura bien sûr encore de nombreuses occasions de sourire mais le film peine à se renouveler et surtout à tenir les promesses de son brillant préambule. A noter également que le film reste le seul du comique et comédien Patrick Boone Varnell dit The Stick du fait de sa grande taille et de sa maigreur, une sorte de grande tige désarticulée à moustache aussi flippante que drôle. Autre déception, bien que parodiant le genre horrifique et le slasher en particulier, le film bien plus orienté vers la teen comédie n'offrira aucunes réjouissances particulière aux amateurs d'horreur pur et dur, pas plus qu'aux voyeurs adepte du plan nichon.
Globalement Student Bodies reste une sympathique petite comédie parodique mais un peu à l'image d'un élève brillant qui déclinerait à mesure que l'année avance on a envie de lui reprocher de ne pas tenir ses belles promesses et de se laisser aller au fil du temps.