«Dans la construction d'un pays, ce ne sont pas les travailleurs manuels qui manquent, mais bien les idéalistes et les planificateurs.»
— Sun Yat-Sen
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Un bon demi siècle avant Mao et son célèbre dédain pour les diners de gala, Sun Yat-Sen y jouait les trouble-fête.
Héros national ainsi que de nombreux films ( il est même présent aux côtés de Wong Fei-Hong dans Il était une fois en Chine 2 ) celui qu'on appelle Sun Wen n'a plus de secret pour personne : armé de son bagout et de son scalpel, il écume l'occident pour renforcer la révolution au delà des frontières, tandis que ses hommes tombent au front par télégramme.
C'est pourquoi, épaulé du chef opérateur Li Zhang comme co-réa, Jackie Chan a décidé de s'intéresser aussi aux travailleurs manuels, ces gaillards sans gloire du Tongmenhui.
De retour au scénario et à la mise-en-scène, il signe un film dense et foisonnant, évitant les pièges du cours-d'histoire-lénifiant et proposant une forme de montage particulièrement géniale.
De prime abord complètement déstructuré, le montage du film établit des corrélations thématiques à des évènements disparates, s'attarde sur des détails futiles et intrigants (le singe mécanique de Pu Yi qui se met à battre des cymbales au mauvais moment... Le verre fumant aux pieds de Sun Wen quand il est élu... Le ministre exilé qui s'en va en dansant... ) et se renouvelle sans cesse.
Il en résulte un film un peu casse-gueule qui joint l'historique à l'intime en repoussant les limites de la narration... Personnellement je n'ai retenu ni les noms des membres originels du Tongmenhui ni ceux des ministres imbéciles de l'Impératrice Douairière.
Mais le film a suffisamment d'atouts pour ignorer ce genre de bémol.
Jackie's still got it !