Space Office
Excellente comédie de Mike Judge, réalisateur d'Idiocracy. Précurseur d'oeuvre telle que The Office ou Caméra Café, Space Office (son titre en anglais) est une belle satire du monde du bureau et de...
le 15 janv. 2011
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En faisant des recherches sur Idiocracy (vu la semaine dernière) je me suis aperçu que son auteur, Mike Judge avait aussi fait un AUTRE film qui était devenu culte avec le temps, nommé Office Space (et traduit en français par un 35 heures c'est déjà trop que je trouve relativement correct pour une époque où personne ne savait pas trop ce qu'était un Open Space.)
Pour le coup, et préfigure un petit peu l'univers de The Office (mais sans le côté "cringe comedy") puisque l'on suit des gens mal fringués travaillant pour une boite à la con et soumis à des petits chefs imbécile. Notamment le héros, qui suite à une séance d'hypnose, va se mettre à faire ce qu'il veut dans la boite (ne pas venir le week-end) et sortir avec Jennifer Aniston (ce qui dans les années 90 est le summum du truc cool à faire.)
Chose notable, je trouve ça TRES différent d'Idiocracy : là où on nous plongeait dans un univers ultra-grossier où tout le monde est plus stupide et vulgaire les uns que les autres, on a une comédie plus "intimiste" qui montre surtout plusieurs personnages haut en couleurs et leurs difficultés avec leur travail (et notamment une hiérarchie minable.) Et ce malaise se poursuit ailleurs, puisque Johana, le personnage joué par Jennifer Aniston, est elle aussi en proie à un management absurde dans son restaurant. Bon Aniston ne joue pas exceptionnellement, (elle joue globalement le même rôle que Rachel dans Friends) et a été ajouté pour avoir quelqu'un de connu au casting... mais comme je l'ai souligné au dessus ça donne un cachet très 90's.
Le film réussi à bien vieillir dans sa kitcherie : les coupes étaient déjà moches et les vêtements ringards lor de sa sortie, mais les ordinateurs cathodiques, la photocopieuse centrale, les disquettes et l'intrigue autour du bug de l'an 2000, le gangsta-rap ajoute finisse d'encrer le film dans sa décennie, ce qui lui donne une patine encore plus exceptionnelle.
Le film a gagné un statut culte avec le temps, notamment autour du personnage de Milton (qui est recyclé d'une série de sketch du SNL) de l'agrafeuse rouge (qui a donné lieu a une véritable gamme d'agrafeuses) et de certains dialogues ou scènes, notamment l'explosion d'une photocopieuse. Et par le personnage de Bill Lumbergh qui est l'image même du petit chef toxique de certaines entreprise, notamment le fait de s'appuyer sur des ordres implicites ("ça serait chouette si tu venais bosser ce week-end") ou rappeler qu'un subordonné n'a pas fait une tâche minime alors qu'il a réussi le reste.
Je suis très positif sur ce film... je regrette un peu une fin limite un peu convenue :
Malgré le fait que son ancienne boite ai cramée et qu'il ai pris conscience de la toxicité du travail... le héros trouve quand même un autre travail (parce qu'il faut bien travailler) .... dans le BTP (qui est souvent considéré comme "pire que de travailler dans un bureau") mais j'ai appris après coup que c'était inspiré d'un véritable voisin de Mike Judge qui était garagiste et se faisait plus d'argent et avait un boulot plus flexible que celui de Judge qui était pourtant dans une boite réputée. Idem pour le perso de Jenifer Aniston qui quitte son job pour aller littéralement travailler dans le restaurant d'en face, ce qui est peut-être une marque d'ironie cachée.
Mais malgré ça, le film fut quand même un catalyseur pour certains, l'acteur Ron Livingstone expliquant que pas mal de gens lui ont dit avoir eu envie de démissionner de leur boulot après l'avoir vu. Aussi étrange que ça puisse paraître, le film reste mal aimé par Mike Judge lui-même qui se rappelle à quel point le studio l'a fait chier, vu qu'ils n'aimaient pas l'idée d'une comédie se passant dans un environnement de travail... la suite lui montrera qu'il était un précurseur.
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Créée
le 6 mars 2024
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