Le plus souvent, le gros danger qui guette les cinéastes qui font un film-chorale-à-segmentation, c'est de voir une des parties éclipser totalement les autres. Fernando Meirelles évite cet écueil avec une technique particulière : aucun segment n'est intéressant. On n'a droit qu'à du déjà-vu, du lieu commun, de l'excès d'optimisme et des jolis split-screen.
Le résultat est bien évidemment chiant, mais sans qu'on puisse pointer du doigt un problème en particulier. Les acteurs sont tous bons, la photo correcte, le choix des chansons pas très exotique, mais pas non plus à côté de la plaque... Et puis quand on sort de cette saloperie indéfendable de Blindness on est obligé de se dire qu'il est en convalescence !
Mais comme aucun détail n'apparait comme évidemment pourri, la médiocrité généralisée incombe nécessairement au réalisateur-auteur. Et Fernando filme ses personnages comme si ça n'était pas si important. Comme si les fils ténus qu'il a tissé entre eux n'étaient pas fragiles, n'avaient rien de magique. Comme s'ils n'étaient finalement qu'un prétexte. A quoi bon parler de choix et de destin dans ce cas là ?
Si Tom Tykwer n'avait pas une once de talent, il aurait réalisé 360.