Résumé


Zorg (Jean-Hugues Anglade), 34 ans, est logé dans un cabanon sur pilotis au bord de mer (Gruissan-Plage). En contrepartie du logement, il est chargé d’entretenir les cabanons. Sa rencontre avec Betty (Béatrice Dalle), avec qui il se lance dans une histoire d’amour passionnée, va bouleverser sa vie. Après avoir découvert les carnets dans lesquels Zorg a consigné le manuscrit d’un roman, elle se met en tête de le faire éditer. Elle lui fait alors abandonner sa petite vie étriquée et met le feu au bungalow puis l’entraîne dans un road-movie qui va les emmener, d’abord, en région parisienne, dans la pizzeria tenue par son amie Lisa (Consuelo de Haviland) et de son ami Eddy (Gérard Darmon) puis en Lozère, pour reprendre la maison de pianos après la mort de la mère d’Eddy. Là, déçue par le fait qu’elle n’aura pas l’enfant qu’elle attendait de Zorg, elle dérape et, lors d’une crise de démence, s’arrache un œil. Hospitalisée, le médecin ne laisse à Zorg aucun espoir qu’elle recouvre un jour la santé mentale et il décide d’abréger ses souffrances en l’étouffant sous un oreiller.


Un éditeur ayant accepté de publier le manuscrit de Zorg, celui-ci se remet à écrire en mémoire de Betty.


Mon opinion


Je n’avais pas revu ce film depuis sa sortie en 1986. J’ai profité de sa reprogrammation sur Arte, en hommage à Jean-Jacques Beineix décédé il y a quelques jours, pour le visionner à nouveau. J’avais conservé de ce film certaines scènes, mais je ne me souvenais pas de sa fin, particulièrement tragique. Je ne me souvenais pas qu’il y avait autant de scènes de nu intégral (rien de glauque pour autant !), où l’on voit aussi bien toute l’anatomie de Jean-Hugues Anglade que celle (superbe !) de Béatrice Dalle, filmées avec autant de liberté et de naturel. J’avais surtout le souvenir des couleurs admirablement rendues par Jean-François Robin, le directeur de la photo, qui évoquent souvent les tableaux hyperréalistes d’Edward Hopper, un peintre que j’adore. On pense aussi beaucoup à Diva, un de mes films préférés de Jean-Jacques Beineix, qui est antérieur de 5 ans (1981) à celui-ci, du moins pour le travail sur la couleur car leurs scenarii ne sont pas comparables, ci ce n’est pour leur côté déjanté. J’ai aussi curieusement pensé à un autre des meilleurs films de mon panthéon personnel, Bagdad Café, surtout, toujours, pour le traitement de la couleur, mais aussi à Pierrot-le-Fou, de Jean-Luc Godard, cette fois, qui joue aussi beaucoup sur la couleur, mais aussi pour le scénario puisque, dans les deux cas, nous avons affaire à un road-movie qui se termine tragiquement. A signaler aussi, la musique, répétitive et entêtante de Gabriel Yared.

Roland Comte

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