Une histoire à rendre Stuart jaloux...

L'histoire est minimaliste (comme toujours dans le genre requin tueur), deux sœurs se retrouvent en vacances pour ressouder des liens qui se sont écartés au fil du temps. L'une est une aventurière parsemant son parcours de destinations exotiques et de mecs pleurant son départ à chaudes larmes, l'autre est une petite bourgeoise coincée depuis des années dans une relation représentant toute sa vie mais touchant à sa fin... Pour se changer les idées et vivre des sensations revigorantes, elles suivent deux mecs sortant les grands moyens pour pouvoir tirer de l'américaine de passage sur les plages mexicaines. Destination? La cage aux requins!

Ne respectant aucune règle de sécurité (je veux dire, rien qu'à la tronche de la cage complètement rouillée, je ne serais pas monté dedans sans m'être fait un double rappel de tétanos avant) et n'hésitant pas à appâter le grand requin blanc avec des abats sanguinolents de poissons (!), la plongée à 5 mètres de profondeur va rapidement virer au cauchemar quand le treuil va lâcher. Les jeunes femmes passant rapidement de 5 mètres à 47 mètres de profondeur enfermées dans une cage entourée de requins et avec des réserves d'oxygène que trop peu conséquentes pour tenir les 1h30 de film! 47 mètres donc d'où le titre du film 47 meters down "traduit" pour la France en In the deep. Il faudra un jour m'expliquer les réinterprétations foireuses des titres de films pour les sorties françaises. En Belgique, on nous a sorti le film en salle quasi 1 an après mais les enfoirés ont au moins eu la délicatesse de nous laisser le titre original. :)

Alors la force de ce film est son réalisme. Réalisme qui, malgré un fond marin ressemblant plus à un aquarium de restaurant chinois qu'à la côte mexicaine, s'exprime par des réserves d'oxygène à monitorer en permanence, par une action "normale" et par la présence de requins agissant comme des animaux et non comme des tueurs aux tendances psychopathes n'ayant qu'une cible dans l'immensité de l'océan.

Mais est-ce que le réalisme rend le film pour autant passionnant ou intéressant?

C'est là où le bât blesse... Le film fait peur, mais d'une peur où on se dit qu'à leur place, on serait resté recroquevillé à se pisser dessus au fond de la cage sans bouger et en se laissant crever d'asphyxie..

Mais si voir deux femmes constamment économiser leur oxygène, en essayant d'éviter au maximum tout contact avec les requins n'est pas forcément des plus spectaculaires, on en vient à craindre d'apercevoir un grand blanc plus qu'à se réjouir du massacre commis par ces derniers comme c'est souvent le cas dans ce genre cinématographique bien particulier. Ça rend le film intéressant car peu d'approche sous cet angle sont réalisées dans ce genre mais pas follement palpitant à regarder pour autant.

Techniquement les images sont relativement belles avec de beaux plans, les actrices ne sont pas terribles mais délivrent une prestation honorable pour le genre. Les effets spéciaux sont dans l'absolu bons, les apparitions de requins ne sont pas ridicules.

Certains effets de cage, notamment lors de sa tombée et son écrasement au fond ne sont pas très soignés mais ça ne nuit pas du tout à la vision du film. Par contre, la bande musicale n'est pas très bonne et n'accompagne pas au mieux le film.

Bref, un film de grands requins tueurs qui ne sont pas si méchants que cela dans le fond. La force du film est son réalisme dans le déroulement de son action. Action qui du coup n'est pas si spectaculaire et ne remplira pas forcément de joie les sadiques venus voir du sang couler à fortes doses!