'71 nous fait suivre la terrible nuit d'un jeune soldat britannique qui tente de survivre après avoir perdu son unité dans les rues de Belfast en pleine guerre civile en 1971. Ce thriller est aussi sordide, intense et frénétique que le conflit nord-irlandais lui-même.
Le réalisateur Yann Demange fournit un premier travail excellent, apportant avec lui une urgence à la Paul Greengrass à l'aide de plans resserrés et d'une caméra à l'épaule qui ne tremble pas trop. Il opte judicieusement pour la qualité et non la quantité dans son approche de la violence ce qui lui permet d'en accentuer l'impact. La tension en ressort exacerbée et se maintient sur tout le long-métrage.
Se déroulant sur une nuit seulement, le récit ne laisse jamais de répit au spectateur, que ce soit lors des conversations inconfortables au bar ou lorsque notre soldat 'joue' au chat et à la souris avec les membres de l'IRA.
Tout n'est pas parfait pour autant. On regrettera les scènes du début et de fin concernant la vie privée du soldat Hook qui restent inexpliquées. A ce titre, la fin est un peu longuette sans être désastreuse.
Au final, on retiendra surtout la nouvelle très bonne prestation de Jack O'Connell qui n'en finit plus d'étonner depuis ses débuts (à voir notamment dans Starred Up). Je me demande quand même s'il parviendra à se faire un nom à l'international, parce que son accent du Derby à couper au couteau risque de le cantonner aux rôles de bad boys anglais.