Bip. Essaye encore !

Moi qui m'attendais à un film traitant du conflit britannico-irlandais de façon plus subtile et intelligente peut-être que la plupart de ces longs métrages sur le même sujet, je dois dire que c'est plutôt raté.
Alors certes, il faut avouer que les acteurs ne sont pas si mal ; on remarquera le jeu assez juste et plutôt saisissant de Jack O'Connell qui réussit malgré tout à se dépatouiller d'un personnage terriblement sans saveur. Pour le reste, contentez vous d'un grand n'importe quoi où les personnages sont tellement fades qu'on ne les cerne guère mieux au générique de fin qu'au début du film. Quant au scénario, l'histoire aurait pu être intéressante mais le récit est assez mal mené (malmené aussi), la rendant alors insignifiante.
A souligner malgré tout l'utilisation plutôt correcte et même souvent intéressante de la caméra, bien qu'inégale dans l'ensemble du film. En effet, volonté du réalisateur ou non, il en reste qu'elle devient l'outil parfait pour plonger le spectateur dans la peau de ce Gary. Le recours à la caméra à l'épaule retranscrit assez bien l'instabilité du personnage, notamment pour exprimer sa peur et ses « panique à bord ! ». Un travail aussi sur la mise au point ; l'utilisation d'images floues par exemple pour traduire le stade ultime de douleur (gâchées d'ailleurs par ces plans pseudos-dégueulasses de sa blessure). Le plan séquence de l'explosion du bar est elle aussi plutôt bien menée et efficace.
En ce qui concerne la mise en scène, de bonnes choses, notamment cette recherche sur des plans souvent sombres et contrastés, où les personnages sont plongés dans la noirceur de leur environnement comme dans celle de leur corruption... Enfin j'imagine, mais c'est tellement peu évident que soit j'extrapole complètement, soit c'est là mais... sans être vraiment là. Dommage donc.

En bref, de bonnes choses ; le spectateur se retrouve souvent contre son gré dans la peau du protagoniste (à noter par exemple cette dimension documentaire induit par l'utilisation de la caméra et un son souvent intradiégétique). Cependant, rien de nouveau au bataillon, au contraire, et pas mal d'inégalités du début à la fin (enfin, si on peut appeler ça une fin). Pour un premier film, j'imagine que ce n'est pas si mal. Le prochain sera, je l'espère, mieux.