La période de fin d'année est propice à se laisser aller à un petit film bien gentillet et dégoulinant de guimauve collante avec inévitablement Christmas dans le titre. Si j'ai regardé le film Un Noël en 8 bits ce n'est pas dans l'espoir d'y découvrir la contribution de Marc Dorcel à la magie de Noël mais parce que le film de Micheael Dowse carbure (encore) à la nostalgie des années 80 et autour de la fameuse console 8 bits de Nintendo.
Alors que sa fille lui réclame un téléphone portable pour Noël, Jack Doyle lui raconte comment à la fin des années 80 il avait entrepris une véritable quête afin d'obtenir la fameuse Nintendo Nes , véritable fantasme des apprentis gamers et ceci malgré les réticences et refus de l'immense majorité des adultes qui l'entouraient.
8-Bits Christmas est une petite comédie de noël emballée dans une nostalgie pleine de bons sentiments et cachant au fond de son paquet une bonne morale en guise de cadeau. Nous allons donc suivre ce gamin d'une petite banlieue de Chicago en quête de l'objet qui ferait de lui le plus heureux et le plus respecté de tous les gamins de sa ville. Une sorte de mix entre les Goonies pour l'aspect bande potes, Maman j'ai raté l'Avion pour les plans élaborés et La Course aux Jouets pour son sujet dans laquelle une joyeuse bande de gamins bien caricaturaux s'affrontent et s'unissent pour la quête du graal vidéoludique. Le film estampillé du double sceau de la comédie familiale et de la fable de Noël restera sagement dans les clous déroulant une intrigue certes sans surprises mais pas totalement désagréable non plus. La bande de gamins au centre du récit est plutôt sympathique, les deux parents de Jack interprétés par Steve Zahn et June Diane Raphael font le boulot et le jeune Winslow Fegley porte sans soucis le film sur ses fragiles épaules réussissant à être à la fois drôle et touchant dans sa détermination . Ma préférence reste toutefois pour la jeune et choupinette Bellaluna Resnick qui interprète la jeune sœur de Jack, une ravissante petite peste manipulatrice au grand cœur qui est quant à elle prête à tout pour une poupée Patouf. Un personnage qui m'a souvent fait penser à Gertie (Drew Barrymore) dans E.T. dont j'étais très amoureux en 1982 malgré notre folle différence d'âge qui faisait de moi un homme mature de onze ans. 8-Bits Christmas réussit donc par intermittence son pari auprès des vieux nostalgeeks, celui de nous replonger dans nos propres souvenirs des eighties et de nos enfances respectives à travers un récit ludique qui n'oublie pas non plus de montrer des adultes qui voient dans l'arrivée des jeux vidéos des menaces d'épilepsie, de violence et d'isolement pour nos chères petites têtes blondes.
Malheureusement 8-bits Christmas ne décolle jamais de son statut de petite comédie familiale et si il multiplie les références à la pop culture en citant en vrac Platoon, Rambo, Les Griffes de la Nuit, Superman, La Guerre des Etoiles, Die Hard et bien d'autres on pourra s'étonner de voir un attirail référentiel surtout axé sur le cinéma bien plus que sur les jeux vidéos pourtant au cœur du sujet du film. Certes la célèbre console de Nintendo est bel et bien présente et montrer souvent de manière ultra iconique mais la rares vrais références ne tapent pas toujours juste comme lorsque Jack adulte (Neil Patrick Harris) entame à deux avec sa fille une partie de Paperboy en simultané (alors que c'est un jeu solo) après avoir soufflé dans la fameuse cartouche (oui je sais même si ce n'est pas bien, on l'a tous fait). Le film parle aussi de manière assez drôle du gant Power Glove mais se plante un peu chronologiquement puisque le gant ne sortira qu'un an après le temps dans lequel se déroule l'action du film. Il faudra aussi se fader une bonne vieille morale sur l'esprit familiale de Noël dans lequel le plus important n'est pas d'avoir des cadeaux mais d'être ensemble, d'aimer ses parents et de s'enc.., pardon de s'embrasser au pied du sapin.
Voilà 8-Bits Christmas se laisse regarder et sa fibre nostalgique incite à une merveilleuse et bienveillante indulgence digne des pires téléfilms de Noël. Sympathique et dispensable comme un cadeau inutile au pied du sapin qui fait plaisir sur l'instant puis qu'on range tout au fond d'un grand placard sombre.