Dans "964 Pinocchio", le réalisateur Shozin Fukui nous offre une plongée kaléidoscopique dans un univers cyberpunk dystopique, évoquant le panache cinématographique audacieux des premiers films de Lynch et Cronenberg. Le cœur narratif, centré sur un cyborg amnésique, pose le décor pour une exploration viscérale de l'identité sur fond de paysage urbain en ruine.
Cependant, bien que le film soit visuellement saisissant, avec son esthétique crasseuse et son montage hyperkinétique capturant l'essence d'un futur fracturé, l'intrigue divague souvent. Au lieu d'une trame narrative solide, le spectateur est emmené à travers une série de vignettes intenses qui, bien que visuellement frappantes, manquent parfois de cohésion.
La force du film réside dans sa capacité à créer une atmosphère, plongeant le spectateur dans une expérience sensorielle implacable et presque désorientante. Les paysages sonores envoûtants et la palette visuelle distincte en font une œuvre marquante du genre cyberpunk. Cependant, là où il flanche, c'est dans la fourniture d'un fil narratif constamment captivant pour lier ensemble ses visuels audacieux.
Pour ceux qui sont attirés par le cinéma expérimental et les bords bruts du genre cyberpunk, "964 Pinocchio" présente une vision certes fascinante, mais fragmentée. Il repousse les limites, mais parfois au détriment de la clarté narrative.