« C’est un Joli nom, il a une allitération »
Tous ceux qui sont allés à l’école et ont perdu contact avec d’anciens camarades seront intéressés par ce film.
Yonosuke est un mélange de Forrest Gump, Le Schpountz, George Bailey....et Friends.
Ou comment quelqu’un impacte sur la vie des autres sans le savoir, sans qu’ils le sachent eux-mêmes.
Mon "texte" contient un seul spoil sur le personnage principal. Je l'ai vu sans rien savoir. Donc je conseille aussi de le voir avant de lire quoi que ce soit.
Juste une série de remarques en désordre sur ce beau film qui m’a touché profondément:
- Merci Outbuster pour cette découverte au hasard.
- Ces pauvres notes feront plus sens sans doute à ceux qui l’ont déjà vu.
- Une sorte de Capra Nippon car le personnage principale rappelle James Stewart.
- Yonosuke Yokomichi est un étudiant à Tokyo, il arrive de Nagasaki…pour étudier la gestion (hélas) mais surtout choisir ses clubs extra scolaires.
Il est très naïf, gentil et timide…et transpire énormément.
Il est aimé par une petit fille riche mais il est d’abord plus intéressé par une « mondaine » plus âgée...en gros c’est comme si un "plouc" de province débarque à la Capitale dans les années 80 et rencontre des Parisiens.
Son nom est très spécial même pour les Japonais du genre Schpountz Schnitzel en Français (j’imagine…) ...il rappelle un peu le personnage de Fernandel dans Le Schpountz (naïf et sincère et moqué).
Mais « C’est un Joli nom, il a une allitération » lui dit sa future fiancée, Shoko Yosano, à leur première rencontre…déjà l’occasion d’entendre son beau rire pour la première fois…c’est l’effet Yonosuke, il fait rire et sourire. - Il impacte sur la vie des autres. Il rappelle Georges Bailey dans La Vie est belle qui ne sait pas au soir de son suicide combien il a été bénéfique à ses proches et amis .
- Une des scènes amusante est à 1h08: le personnage Ozawa Kiyoshi, un de leurs amis, est une sorte de Gainsbourg Nippon. Il fume, écoute du Jazz et dispense sa philosophie à ses amis étudiants, il semble plus vieux qu'eux (je ne reconnais même pas l'acteur sur SC donc il est très bon Tasuko Emoto): il leur conseille de
« Danser tant que tu es jeune »
« Tu passes de l’autre côté quand tu danses »
…conseil que Yonosuke suivra puisqu’il ira au club de samba pour notre plus grand plaisir (sadique et ému) car on le verra se dodeliner en fleur géante sur scène;
mais en attendant, leur ami, Gainsbourg-san écoute du Art Blakey, entouré de photos de 33 tours (c’est l’ancêtre du CD…)
Yono est surpris pas tous ses livres et ce « genre de livres », Serge-San lui répond que le « désespoir d’autrui y est écrit»...lui aussi a de la famille plouc de province avec des idées simples. Sa tatie, notamment, qui s’impatiente. Sa tatie ne veut pas qu’il soit écrivain « car ils se suicident tous ».
- Une autre de mes scènes favorites : un plan abrupt sur Yono et son pote dans un pré en survêtements à couleur vives, l’un violet, genre John Torturro dans Big Lebowski, l’autre orange -ils sont hi-la-rants !
Ils dansent sur un air de samba, ils sont nuls
« kesque je fous là?» se demande l’ami de Yono
Yono répond à la manière d’un Forrest Gump « tu danses la samba »
Ils sont entourés de moutons, leurs camarades semblent meilleurs.
Leur coach les appelle, ils marchent vers lui: il ordonne « venez en Samba ! »…et nos amis de se dodeliner gauchement pour rejoindre le coach tyrannique et bossy, genre Full Métal Samba, Whiplash-ien…en plus, on découvre que sans doute à cause de leur nullité, ils étaient tenus à l’écart du groupe, ils étaient loin sans doute par peur que leur nullité soit contagieuse.
(ps : au générique, on découvre que cela a vraiment été tourné en Suisse ; avec de vrais animaux de ferme suisses si j’ai bien compris) - ce retour au groupe mais en dansant, me fait penser à la manière dont les amis dans Les Boloss - Inbetweeners sont convaincus par l'un d'eux que la meilleure manière d'approcher des filles en discothèque est de danser vers elles...une des meilleurs scènes 'cringe' de tout le cinéma (que je peux quand même me repasser pour me détendre).
- chez Shûichi Okita, j’aime aussi un autre plan abrupt, genre tableau noir, sombre, à la Soulages qui prend tout l’écran…Mais un plan plus large découvre que ce fond était en fait un pare-brise, vu de l’intérieur d’une voiture au lavage automatique
…on aperçoit un très jeune employé obséquieux, efficace, très poli…
…on est des années plus tard et ce gamin est le future beau fils de la fille du « clown orange » qui dansait la samba quelques minutes plus tôt…quand il était étudiant lui-même, sa petite amie est tombée enceinte, il a été ostracisé et jugé par sa famille…tous les deux rejetés…ils ont eu des difficultés financières…
…des années plus tard, sa propre fille se retrouve dans cette situation et le fautif irresponsable est ce garçon qui travaille à cette laverie automatique.
Il est l’occasion pour ce papa de se rappeler de celui qui l’avait soutenu dans cette situation des années avant (si beau et émouvant moment).
Le seul étudiant à l’aider même financièrement, et à l’aider moralement et à déménager était Yonosuke
…cette fille amoureuse trop jeune de nos jours est le petit bébé que Yonosuke prend en photo des années plus tôt à l’hôpital
Tomoyo!
Ce "merdeux queutard" qui met enceinte une ado et qui en est exclu par la société et la famille se confie à Yonosuke lors du déménagement dans un appartement petit et sale « le ventre de Yui est déjà gros comme ça » « merci pour l’argent » « merci pour le déménagement » « je ne pouvais pas demander à d’autres »...Pourtant il l’a abandonné son grand ami à qui il doit tant, son grand sauveur, il a perdu contact quand même!
- Yonosuke me rappelle un peu Jon Voigt dans Macadam Cowboy, sa naïveté … surtout quand Voigt découvre le métier de prostitué(e)…scène très drôle où la fille qu’il commence à aimer l’invite à un RDV, il se retrouve à la table d’un restaurant chic où elle le fait passer pour son petit frère et elle obtient d’un de ses amants du moment qu’il lui cède sa BMW gratuitement comme cadeau…
Yono découvre tout cela d’un air , « mais d’un air », il ne comprend pas, c’est nouveau.
- Il est aimé par une petite fille riche toujours accompagné de son chauffeur ou sa gouvernante, une bourge, Shoko Yosano. Ils vont tous à la plage avec ses amis, c’est charmant et léger.
- Même s’il n’est pas doué, il s’entraine sans cesse à la samba…on le découvre regardant une vidéo du défilé du club, il s’était écroulé et avait été laissé derrière…insolation…les passants l’aèrent du mieux qu’ils peuvent.
- J’adore la scène de la piscine à 0h58.
Shoko arrive à l’improviste à son appart d’étudiant et le découvre suant dans une chaleur démente
Il a les pieds dans une bassine d’eau froide, un ventilo et une serviette sur le cou
…il est en train de lire un manga en slip
Elle passe sa tête
…il est suant
…elle l’invite à la piscine, « ca vous fera du bien »....le fait qu’elle veut encore le voir après cette vision en dit énormément sur cet amour naissant
…Musset voyant vomir George Sand lors de leur voyage en Italie n’a pas résisté lui…son amour pour Sand en avait été affecté…les fluides corporelles sont parfois des tue-l'amour (ou pas) et si les sentiments leur résistent, c’est que l’amour est fort et transcende la bassesse terrestre...
…cette scène confirme que cette Bourge n’est pas du tout superficielle, elle l’aime en dépit de tout
Car elle n’a déjà pas été arrêté par son nom aux consonances ridicules, un nom qui les ferait remarquer en société, elle ne s’arrête pas non plus à sa classe sociale plus « basse », à ses origines provinciales et paysannes, à sa gaucherie, à son immaturité, à son odeur, à son problème de transpiration
Et maintenant elle vient de le voir en caleçon liquide de sueur, lisant une bd en mangeant un bol de nouilles, utilisant même d’ailleurs ses baguettes pour en tourner les pages ! Beurk !
Mais elle l’aime quand même
…son t-shirt même est ridicule… »Grizzly lodge boys camps »…rappelant ses origines et sa jeunesse
…mais est ce l’amour ou de la pitié dangereuse de sa part à elle ? Car elle aura plus tard une carrière de volontaire en association
« La piscine, ça vous fera du bien »
Elle s’occupe du petit handicapé sudoripare?
Elle est très belle et touchante et sincère.
- Yonosuke est plus attiré, intrigué (excité ?) par une « mondaine ». Bertrand Blier et Mocky, diraient une "grosse pute", dans le cinéma d’auteur Japonais, cette arriviste sociale est une « mondaine »…
…des années plus tard, elle travaille à la radio, à la télé, dans les médias…à jouer les conseillères en libre antennes « je vous écoute » utilisant son expérience d’analyse de la classe et situation économique des autres; elle est vendue aux médias…d’autres sortes de maquereaux ? Est-ce un message de l’auteur que la « pute » finisse dans les médias, maquereaux aussi?
- Il est confirmé que c’est une psychopathe sans cœur, sans vergogne car on la voit avoir du mal à articuler et répéter le début d’une nouvelle qu’elle doit lire mais on découvre que ce n’est pas cette première phrase qui aurait du la choquer et la faire buter, mais la suivante annonçant la mort de Yonosuke, qui était épris d’elle et à qui elle avait promis tant de fois en vain « plus de temps » !
Elle l’avait utilisé.
…c’est parlant qu’elle est montrée en train de ne pas butter sur la 2nde phrase de la dépêche « AFP » qui annonce la mort de Yonosuke: elle s’en fout, arriviste sans cœur? Je m’exprime mal mais elle vient d’apprendre la mort d’une connaissance du passé qui l’aimait, à qui elle avait promis beaucoup et son seul soucis est pourtant comment prononcer la première phrase d’une dépêche sur laquelle sa langue n’arrête pas de butter…ça arrive aux langues fourchues.
- C’est donc aussi un film sur l’opposition de la ville et de la campagne
Un benêt à la Bourvil, Le benêt des champs
A la Fernandel, dans le Schpountz
A la Adam Sandler,
A la Forrest Gump,
A la Charles Berling, dans Ridicule. Sa timidité, son tact, en font un derniers des Mohicans, un vrai Gentleman
…sa bonne éducation et son bon sens commun semblent d’un autre temps
Comme d’ailleurs vient le suggérer et l’appuyer la musique à 2h05 : du clavecin et du violon ! un Romantique du passé.
- Le film est aussi parcouru de multiples hommage et allusion aux comédies romantiques Américaines…elles ont souvent une scène de patinage sur glaces des nouveaux amoureux…ici c’est le jour de Noël et il neige…Shoko dessine des personnages d’un manga, dessin que Yono gardera
…les amoureux dansent sur la neige, découvre la neige
…s’embrassent
- …je crois que bien plus tard, Yono découvre que leur voisin les a pris en photo subrepticement ce soir là.
Leur voisin est un ermite, en fait un amoureux éconduit dépressif et tentant de se remettre de ce crash, de ce choc, la perte de l’être aimé…cet ermite, photographe les aurait pris en photo ce soir là, touché de se voir.
…quelques temps plus tard, ce voisin dépressif s’en est remis, il expose ses photos, Yoko découvre la photo de sa super soirée de noël dans la neige avec son amoureuse, il en est très ému…silencieux, figé, le regard au loin fixé sur la photo au mur…son ami photographe lui offre alors son premier appareil photo…cet ami lui doit aussi d’être sorti de sa propre torpeur d’ermite car Yono et Shoko avaient tapé à sa porte et insisté…des chocolats qui lui étaient destinés avaient été livré chez eux…
D’autres égoïstes ne s’en seraient pas souciés…mais eux insistent à assurer la livraison ! (un jour dans une expo photos, j'étais tombé sur le village et la maison en photos de mes grands-parents, alors que j'étais en balade à des centaines de kilomètres; donc cette scène du film n'est pas irréaliste)
- …après la samba où il était nul, Yono se met donc à la photo où il est mal parti car on voit qu’il n’a pas enlevé le cache objectif pour ses premières photos…
- Hors champ, son amoureuse bourgeoise, après leur soirée dans la neige, est partie aux sports d’hiver…car on la retrouve à l’hôpital, il se précipite à son chevet…l
« laissez moi me soucier de vous et dites moi que je peux vous appeler s’il m’arrive quelques chose ». Elle est sur le lit. Elle réalise qu’il l’aime. Elle l’autorise à la tutoyer.
Ils se tutoient alors pour la première fois.
Ils se répètent leur prénom pour la première fois sans la formule de politesse habituelle
…et ils se le répètent…
…elle s’inquiète même « C’est trop soudain ? »
La délicatesse faite scène de cinéma…
Le tact fait homme ce Yono… Dans un film Français, ils auraient déjà couché ensemble. (Rien que de décrire (médiocrement) cette scène à l’hôpital me serre le cœur)…c’est con, c’est simple mais c’est très beau…ils s’aiment, s’appellent enfin par leur prénom !
La bonne, collée au mur en est aussi émue, elle est confondue et fondue dans le paysage, elle est d’ailleurs à côté d’un tableau représentant une femme à ombrelle aussi fondue dans un paysage fleuri…un autre témoin furtif et muet aussi des beautés de la nature dans ce jardin
…comme celle que cette gouvernante vient de voir éclore dans cette chambre d’hôpital …
- Yonosuke me rappelle aussi un peu Peter Sellers dans le film où il joue un Idiot simplet mais qui va se retrouver à conseiller des élites et conseillers des puissants…une sorte d’arriviste involontaire, de « Social Climber », escaladant l’échelle sociale sans vraiment le vouloir, un Julien Sorel improvisé…sa petit amie bourge l’introduit parmi les bourgeois à la piscine…
Il y rencontre à nouveau une autre arriviste, la prostituée qui l’avait rencontrée avant…
Elle l’avait utilisé comme caution anti sexe (grâce à sa présence au RDV avec le pigeon amoureux, elle a obtenu sa BMW sans un rapport sexuel supplémentaire). Il est naïf, il découvre ce monde, cette piscine comme un enfant…il porte ses lunettes de plongée même sur le transat…puceau.
- Pangloss ? Il se fait un autre ami dans l’amphithéâtre, Kato, en le prenant pour un autre…découvrira plus tard dans une scène de pastèque rougeoyante que son pote est homo…pensant sur le coup qu’il est la cible...
Il ne s’offusque pas que son pote soit homo, même si de la campagne, il s’en fout.
- Sa petite amie Bourge s’invite chez lui, à la campagne, chez ses parents qu’elle veut rencontrer.
Il rentre chez lui en bus
Bord de mer.
Il a nagé toute sa jeunesse
Elle est déjà arrivée chez ses parents
Elle cuisine avec sa future belle mère
La daurade et le chinchard sont des poissons que sa famille prépare
…Michel Delpech Nippon « ma famille vit dans le Loire et Cher »
Yono était inquiet que sa famille ne soit pas à la hauteur
…scène hilarante où le papa mime une femme enceinte 2 ou trois fois afin de savoir si son fils a fauté
…voyant que son fils ne comprends même pas, je crois qu’il découvre que son fils est encore puceau donc cette fille n’est pas enceinte.
- Différence de classe sociale entre ces deux amoureux. Elle part pour une quinzaine en Europe.
On sait que c’est pour plus longtemps.
« Je n’aime pas les au revoir à l’aéroport », c’est moi qui veut dire au revoir et…il ne prend pas le bus pour l’aéroport avec elle, il continue de prendre des photos.
Il débute.
Elle lui fait promettre qu’elle soit la première à voir ses premières photos
Il promet…
Elle les reçoit des années plus tard, après sa mort…on comprend qu’ils ne se sont donc jamais revus.
- Il passe près d’un chien à la Hatchi
…ce chien est un peu son double, car Yono va attendre Shoko comme Hatchi a attendu son maître à la gare des années.
- J’adore la scène des photos (bel hommage à cet art) : on est des années plus tard…Shoko revient de l’un de ses voyages, sans doute humanitaire ; sa bonne lui donne un paquet…c’est de la maman de Yono…la bonne, elle, se rappelle de lui car elle l’aimait, elle était touché par son amour pour Shoko
Shoko découvre des photos nulles, floues …on aura leur explication plus tard.
Ce sont les photos que son petit ami Yono a prises des années plus tôt, leur dernier jour, juste avant qu’elle prenne l’avion pour l’Europe…celles qu’elle lui avait fait promettre de lui en réserver la primeure…
…jusqu’à sa mort, il a tenu cette promesse ! la classe ! le vrai gentleman à principes !
Un vrai Gentilhomme !
- Ce qui a aussi de touchant avec Yono est qu’il n’a pas d’orgueil
Il est nul en samba mais content
Motivé
Beaucoup d’effort
Le jour où les membres du club de samba défilent en ville, il échoue même à le finir, il a une insolation, lui le paysan qui nageait tous les jours !
Mais aucune honte, il se repasse sans cesse la vidéo !
Il appelle son pote, Kato « regarde Kato, c’est là que je tombe »
« Oui, tu es tombé ! » (Sous entendu, tu es tombé, tu as échoué, tu ne devrais pas regarder !)
Mais Yono est très content…
« Il parait que j’ai dit :
« Continuez sans moi ! »
- …et c’est là que cette scène très drôle la première fois, devient super émouvante à la vision suivante du film car on connaît alors la suite de l’histoire!
Ce « continuez sans moi » est très symbolique de ce que tous feront sans lui.
Cette scène me fait penser au début de The Deer Hunter et des scènes de mariage et des shenanigans entre les copains que je trouvais belles voire amusantes la première fois…mais quand on sait ce qui les attend après, elles prennent un poids doomesque…une tristesse...…Yono est fier d’avoir dit « continuez sans moi », c’est son rôle de pote, et c’est ce que font ses amis dans la danse de la vie…lui, il tombe, il meurt, mais eux ils « continuent » sans lui…c’est la vie ;
Cette scène de sa chute au défilé de samba est avant-coureur de ce qu’on va apprendre de la vie et du sort de Yono.
Il va tomber (volontairement) sur des voies de chemins de fer pour sauver une femme
« Continuez sans moi »
- Kato prépare à manger, sans s’en rendre compte il danse au rythme de samba, au rythme de Yono qui a impacté sur sa vie …Yono et sa samba sont des vibrations qui altèrent l’orbite de ses amis et il y imprime une curve…c’est la factorielle Yono…l’influence de Yono…le parfum de Yono…votre vie est assaisonnée, modifiée par Yono
…c’est comme si son ADN modifier la votre…votre rythme change à son contact.
Sa générosité et bonheur irradient et modifient votre corps et vie comme cet air de samba a infecté Kato et qui lui reste dans la tête
…l’air de Yono vous reste dans la tête
- Le prix Nobel de physique Feynman était passionné de bongos pour lesquels il parcourait des milliers de kms et pratiquait au Brésil
Yono, c’est la samba
Feynman avait un très haut coefficient intellectuel (high QI), il faisait des bongos
Yonosuke avait un très haut coefficient émotionnel (high EQ), il faisait de la samba
Ode au Quotient émotionnel !
Un film Américain aurait sans doute fait une scène d’enterrement de Yono avec cette vidéo de samba et sa chute « continuez sans moi » …cette vidéo serait passée avec des plans sur les visages des gens dans la salle, ses amis…genre scène d’enterrement à la Man on the Moon...mais pas ici.
Yono me fait d’ailleurs penser à Andy Kaufman…sa naiveté.
Mais comme tout bon catalyseur d’une bonne réaction chimique la molécule Yono a disparu de leur vie, il est mort, il a été oublié dans leur équation même s’il avait contribué à leur rencontre recombinant leur chimie sociale
…psschiiit ! Disparu !
Man on the Moon
Après la scène de la vidéo, on saute dans le future, on voit Kato en couple, rigolant…il a croisé quelqu’un en sueur dans la journée…cela lui a rappelé Yono…
Yono faiseur de couple…
Yonisuké Angelot
…le nom dit quelque chose à son petit ami…sans doute car il a entendu les infos de sa mort…la dépêche « AFP » lue à la radio par l’autre connaissance…
Kato ne le sait pas (encore), que yoyo est mort
« il était bizarre mais une bourge s’est éprise de lui »
« Oh tu le connais »
« JE ME SENS CHANCEUX TOUT A COUP »
« Le seul fait de l’avoir connu, me rend beaucoup plus chanceux que toi »…qui peut dire cela de soi et de qui ?
- Yono à vélo sur yukulele…
Yono à vélo
Yono à vélo
Yono à vélo
Une autre scène que j’adore est celle de Yono sur son vélo…descendant une avenue bordée d’arbres…souriant…feu follet totalement libre…zébulon…enfantin…joyeux…la musique est quelqu’un sifflant sur du ukulélé…on pense à Yves Robert, Alexandre le bienheureux…ou Robert Redford à vélo.
- LA scène clé reste bien sûr le premier rendez-vous des futurs amoureux, leur première rencontre dans un café qui ressemble au décors de cette série Américaine des années 60, Happy Days, entourés de meubles 1960s…l’innocence de ces années…pas de porno forcé, mis à la mode par la peopolisation…pas d’internet…
Cette scène de café est amusante et triste:
_Amusante, entre autres, car Yono décide de manger son gros burger avec ses doigts…la belle Bourge va l’imiter…scène à la Belle et le Clochard qui se retrouvaient eux autour d’un plat de pâtes…
20 ans plus tard Chihio montrera le même mouvement et création improvisée d’un burger à sa nièce qui est amoureuse aussi à ce moment…
_Triste car on connaît la suite…on sait que leur voyage est doomed…d’ailleurs ils dinent devant une affiche du ...Titanic: ça ne s’invente pas, notre cerveau enregistre cela, un lutin cinématographique anti-spoil tente néanmoins de nous prévenir de ne pas trop nous attacher à ces amoureux…le voyage va partager le destin du Titanic?
…le rire de Chihio est au son ce qu’une bombe à serpentins est à une soirée
…je dirais le cliché de « rire cristallin » mais il est peut-être juste enfantin, frais et vrai…comme dans nos cours d’école…sans masque et surtout libre, sans les étouffements des conventions sociales
- …quand elle parle du travail de son papa, entrepreneur remblayant la baie de Tokyo, le destin de Yono et ses pensées percent puisqu’il pense immédiatement à des cadavres !
- Il y a un écho du Schpountz de Pagnol, le plouc de province qui se révèle avoir plus de principes moraux que les gens de la ville…mais il y aussi un écho de Jerry Lewis, le naïf avec les femmes dans The Bell Boy...où Jerry joue un employé d’hôtel et d’ascenseur.
D’ailleurs Yoko est Bell boy dans son temps libre pour se faire de l’argent…si heureux de son premier pourboire…il partage avec ce Jerry Lewis, sa naïveté et sa passion des femmes…
C’est pendant ses heures de travail à l’hôtel qu’il rencontre dans l’entrée, la putain qui est venue avec sa maman…
La maman de la putain va aux toilettes, Yoko a le reflexe de porter les sacs de la putain…elle est surprise pat cette politesse, sans doute pas habituée à ce genre d’attention gratuite...elle qui va finir par les reprendre sans lui avoir encore (faussement) promis « on se verra longuement un jour »
…sans doute pourquoi elle finira en une sorte de Brigitte Lahaye à la radio des années plus tard déversant de pseudo conseils en relations humaines
…le jour où elle apprend la mort de l’ange Yonosuke, son patron remarque quand même qu’il y un tout petit changement « j’étais un peu distraite » c’est tout
…un peu distraite?…elle boit son café, regarde son téléphone, regarde sa télé…
Je n'oublierai pas ces personnages, j'ai du mal à croire que ce sont des acteurs
Kengo Kôra Yurito Yoshitaka qui me touche autant que Setsuko Hara dans Tokyo StorySosuke Ikematsu qui joue le 1er copain de Yonosuke, celui assis à côté de lui à son tout premier amphithéâtre; sans filtre, une de ses premières confidences non sollicitées à un total inconnu "j'ai fait un de ces rêves qui m'a fait bander!"...quelques minutes plus tard, il fait pleurer Shoko en commentant d'emblée son maquillage...c'est lui qui met enceinte sa première petite amie, se fait exclure de la société pour cela, est confronté au responsabilité, travaille...élève sa fille Tomoyo qui rencontre plus tard le double de son père! un jeune irresponsable et Sosuke de devenir un papa choqué donneur de leçon...ou qui ne veut pas que sa fille connaisse sa propre galère
Ayumi Itô la mondaine arriviste, la version féminine de Yonosuke mais en plus cynique et calculatrice
Gô Ayano qui joue Kato l'homo
Je suis inculte et découvre avec joie que c'est tiré d’un livre de Shuishi Yoshida ce qui va prolonger mon plaisir du film par la lecture
Réalisé par Shuishi Okita dont je veux maintenant tout découvrir! donc quelques carottes culturelles en perspective qui vont faire avancer le baudet dans sa semaine...