Alabama Monroe est un mélodrame voué à séduire en masse et rester dans de nombreuses mémoires. Par son thème touchant et universel (le cancer et la perte d’un enfant), aussi pour ce père pétant les plombs, dont les envolées furieuses et pathétiques suscitent l’empathie, éventuellement l’adhésion (ce sera le cas pour les athées revendicatifs et plus généralement, les défenseurs de points de vues empiriques et rationalistes sur la race humaine).
Le cinéaste belge Felix Van Groeningen était déjà l’auteur de La Merditude des Choses, où il s’intéressait à des damnés de la terre. Cette fois, il met en scène de braves gens hors des routes communes, en fusion dans leur cocon. Mais pour ce tandem de musicos, la maladie puis la mort de leur fille viendra rompre l’idylle. Les parents sont face à leurs responsabilité partagées (elle se refuge dans le spiritisme), devant la fatalité et la mise à l’épreuve de leur union ‘alors que la séparation métaphysique est accomplie).
Le feel-good movie malheureux opère alors des allez-retour entre le présent plombé par le drame ; et le passé, avec leur rencontre et le développement de la relation. Le tout bercé par des performances de bluegrass (style voisin de la country), dans les bars ou ailleurs, à deux ou avec un groupe. Une fausse note dans ce film charmant, l’anachronisme de son cadre (ère Bush), la fidélité au matériau de base (une pièce de théâtre) s’avérant inadaptée. Dans la même lignée, sa mise en scène assez compassée du rôle des religions et de la recherche ralentie par l’action politique doctrinaire des créationnistes et ultra-conservateurs US.
https://zogarok.wordpress.com/2013/10/25/alabama-monroe/