En 1992, la société Infogrames bouleverse le monde du jeu vidéo avec Alone in the dark, l'un des premiers jeux en 3D. Fleuron du survival horror, il devance Resident Evil de quatre années. Une décennie plus tard, le réalisateur Uwe Boll sort de l'ombre en adaptant des jeux vidéos fameux ; démarrant avec House of the dead en 2003, il attire le mépris et même la haine des fans. Il enchaîne néanmoins rapidement avec deux autres projets et croise ainsi la route d'Alone in the Dark, juste avant de mettre en boîte sa version de BloodRayne, dont il tournera deux suites.
L'exotisme d'House of the dead passe à la trappe, l'ambiance étant cette fois plus urbaine. Néanmoins c'est toujours un défilé de clichés renversant, avec un casting parfois digne de Y a-t-il un flic pour sauver l'Humanité ? (et des personnages tels que la blonde 'intello' à lunettes). Alone in the Dark ressemble à un téléfilm propre, ambitieux, essoufflé d'avance. La photographie est qualitative grâce à un budget décent, mais le soin visuel est basique, sa supériorité n'étant relative qu'au commun des productions de Uwe Boll lui-même (dont Rampage). Esthétiquement, la balade in the dark se caractérise par un manque de goût et une conformité à des canons vulgaires (avec notamment un catalogue de 'trucs' de la SF audiovisuelle cheap depuis les 1990s).
La bande-originale oscille entre beauferie et excellence des morceaux, usage maladroit ou kitschissime. Le déroulement est peu cohérent, sur les aspects immédiats comme aux autres degrés. Une telle séance prête à sourire, recèle quelques moments 'agréables', dans la mesure où cette espèce d'apathie speed et loquace ne gêne pas. Après une quarantaine de minutes parsemées de gaucheries jubilatoires, Alone sombre dans l'ennui. Il ne présente plus d'intérêt même ironique, sauf pour les nanardeux attentifs et rigoureux. Après tout il y a un beau lot de coups de sang et de détails aberrants (ce mec tirant dans le vide, ces grimaces HS, les jeux de lumière déroutants). Seul le court passage derrière la porte séparant d'un sombre univers réveille sérieusement, juste avant un final ambigu fort en gueule mais quelque peu moisi.
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