Begotten se présente d’abord comme un reportage aux sources de l’existence, à l’intersection entre le néant et la vie concrète, mais à un niveau de conscience et de consistance embryonnaire. Le monde physique le plus concret et les forces invisibles ne font qu’un ; l’Homme y est en tant qu’animal spéculatif désarmé. C’est ce que figure ce poème visuel : ce n’est pas le simple déversement de pirouettes relevant de la caméra automatique, comme le prétendent quelques-uns de ses adulateurs en mal d’icônes "arty" à la profondeur si insoupçonnée que jamais on ne la jauge.
Au contraire Begotten (ce titre signifie « engendrer ») a un objet et un but précis (plonger dans la préhistoire de la conscience humaine), avec un moyen déroutant (cette emphase morbide où la vie est brutale, sensorielle, magique). Il tisse sa mystique autour de motifs opaques mais décelables. Idem dans la forme ; Begotten semble surgir d’une galaxie hardcore, mais sa logique est somme toute identifiable passé le choc esthétique. Et il est monumental, de l’ordre des Eraserhead, Philosophy of a Knife, La femme qui se poudre ou Tetsuo.
(....) https://zogarok.wordpress.com/2014/04/27/begotten/