Après Alien, Ridley Scott revient à la science-fiction en adaptant l'un des romans les plus importants de Philip K. Dick : "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?". Complexe et déroutant, le scénario se veut assez différent de l'œuvre originale (différences avec les personnages, quelques anecdotes plus ou moins importantes oubliées, ambiguïté quant à la fin...) mais conserve tout de même son idée principale : l'homme face à la machine, ou plutôt l'homme AVEC la machine...
Il est en effet question ici de ces androïdes possédant des émotions, tellement parfaits que l'on ne perçoit jamais la différence entre l'humain et le robot. Et toute la force du film réside dans ces machines en quête d'une vie, d'une humanité, souhaitant plus que tout survivre à leur durée de vie limitée. Et c'est dans cette ambiance de film noir à l'ancienne que Ridley Scott livre ce chef-d'œuvre de science-fiction sombre, avant-gardiste, véritable commencement du cyber-punk avec ses décors futuristes gigantesques, son atmosphère lugubre, sa musique jazzy et son obscurité constante contrebalancée par des néons flashy.
Incroyablement hypnotisant dès les premières minutes, le film nous éblouit littéralement grâce à son excellent scénario, sa mise en scène soignée et sa palette d'acteurs impressionnants, de Harrison Ford en traqueur désabusé à l'immense Rutger Hauer, incarnation parfaite incarnation du Némésis du héros en passant par les inoubliables beautés fatales que sont Sean Young et Darryl Hannah... Au final, Ridley Scott signe avec Blade Runner l'un de ses films majeurs et un classique du genre dont les émules sont encore légion.