⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce, les aficionados en feront tout le contraire, les fans du roman crieront à la fidélité aveugle et les amateurs de SF bayeront aux corneilles. Dune n'est pas un mauvais film : il y a un budget colossal, un casting de choc, une musique enivrante... Et c'est à peu près tout.


Encore une fois, Dune n'est pas un mauvais film, ni une mauvaise adaptation dans le sens où Villeneuve, le vétéran Oscarisé Eric Roth et le tâcheron rameuté par la Warner Jon Spaihts (auteur de The Darkest Hour et La Momie, excusez du peu) ont fidèlement retranscrit les pages du roman de Frank Herbert. Pour autant, en est-ce une bonne adaptation stricto sensu ? Voyageons-nous dans des mondes impensables en cette année 10191 ? Vivons-nous ces aventures trépidantes où un jeune prince va devoir faire face à son destin peuplé d'embûches et de trahisons ? Plongeons-nous dans un univers alliant science-fiction et fantastique ? Jamais.


D'une épuration désarmante, jouant principalement sur des couleurs froides et des effets sonores vrombissant signés Hans Zimmer, Dune semble concocté par Christopher Nolan tant il reste glacial, distant, presque anti-spectaculaire, où décors et costumes ne se différencient que vaguement, où les personnalités des divers protagonistes ne se distinguent pas, où l'émotion semble s'être fait la malle, emmenant avec elle la rêverie et l'évasion. Certes ancré dans un réalisme de roc (Villeneuve faisant du Villeneuve), à la production design travaillée et au gigantisme soigné, le long-métrage en oublie d'être épique, sensationnel, iconique. Aucune scène ni aucun plan ne viendra se coller à la rétine.


D'un Timothée Chalamet littéralement absent à un Stellan Skarsgård inexploité, aucun personnage ne viendra se hisser au pavillon des rôles marquants, et hormis une évasion aérienne au cœur d'une tempête de sable et une poignée de très beaux plans du désert, Dune n'en mettra pas plein la vue, son casting ne nous fera pas oublier celui de Lynch, son rythme lancinant contrastera avec celui bien trop bâtard du film de '84. N'exploitant jamais tout le potentiel ni la richesse du monde qui s'offre à lui, Denis Villeneuve délivre une œuvre extrêmement sage, périclite et oubliable, un film de science-fiction aussi friqué que vain, une première partie aussi fidèle que morne, une déception.

Créée

le 18 sept. 2021

Critique lue 3.3K fois

44 j'aime

5 commentaires

Critique lue 3.3K fois

44
5

D'autres avis sur Dune

Dune
Wlade
4

Dune sans relief

Décidément, les blockbusters de nos jours s'engouffrent tous dans les mêmes qualités et les mêmes (gros) défauts. La manière dont "Dune" est de nouveau adapté au cinéma, en 2021, est un excellent cas...

le 2 janv. 2024

227 j'aime

44

Dune
B_Jérémy
9

Blockbuster d'auteur époustouflant !

Je fais des rêves. Sur une fille d'Arrakis. J'ignore ce que ça signifie. Les rêves font de belles histoires. Ce qui compte c'est quand on est éveillé. Dis donc, tu as pris du muscle. Ah...

le 15 sept. 2021

180 j'aime

162

Dune
Goomba_KingSize
5

Une traversée du désert

En préambule, je tiens à préciser que je n'ai ni lu le roman, ni vu la première adaptation de 1984. Je me considère également comme étant profane en matière de cinéphilie. Non pas que je déteste le...

le 16 sept. 2021

140 j'aime

48

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

68 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

44 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

40 j'aime

10