En préambule, je tiens à préciser que je n'ai ni lu le roman, ni vu la première adaptation de 1984. Je me considère également comme étant profane en matière de cinéphilie. Non pas que je déteste le 7ème art, loin de là, mais ma culture ciné est bien trop limitée pour m'attarder sur des détails de réalisation (mon vocabulaire se résume à "champ-contrechamp" et "plan séquence"). Tout ça pour dire que mon avis est celui d'un mec lambda venu curieusement assister au fruit de la plus grosse campagne marketing de l'année. Qui n'a jamais entendu parler de Dune par Denis Villeneuve si ce n'est un habitant de Corée du Nord ? Au vu de ma note visiblement non consensuelle, je suis prêt à me faire lapider à coups de dislikes et d'insultes en commentaires ; la vaseline est au frais, vous pouvez y aller. Voilà pour les présentations, j'arrête de raconter ma vie et je rentre directement dans le lard de ce pas.


Qu'est ce qui me choque le plus après avoir visionné Dune ?
La poudre aux yeux qu'est ce film ou le 7,9 de moyenne générale qui m'a fait tomber de ma chaise ?


Commençons par être bienveillant.


Visuellement, ce film est une dinguerie. Le travail effectué en amont me semble titanesque. Les décors vous mettront sur orbite l'espace de deux heures trente. Amoureux des panoramas, foncez, et prévoyez le Sopalin, il vous servira.


On est sur un casting cinq étoiles, savoureux mélanges de vieux briscards (Brolin, Bardem..) et d'étoiles montantes (Chalamet, Zendaya pour ne citer qu'eux). Et ils font clairement le taff, rien à redire là-dessus.


Sortons maintenant le Tabasco.


Si l'ennui avait un nom, il s’appellerait Dune. Le film ronronne du début à la fin. On attend LA scène qui mettra tout le monde d'accord, elle ne viendra jamais.


Les dialogues sont d'une pauvreté effroyable, artificiellement masqués à coups de néologismes propres à l'univers autour de l'intrigue. Néologismes artificiels, car particulièrement peu et/ou mal introduits. L'impression de commencer Game Of Thrones en partant du milieu de la série est constante. Oui, ça parlera forcément aux amoureux du roman ; les autres, vous serez largués, soyez prévenus. Et comment ressentir un début de plaisir face à un univers parachuté ? Comment s'attacher aux enjeux, lorsqu'ils sont introduits par une introduction de soixante secondes et deux diaporamas vidéos d'une trentaine de secondes chacun ? La sauce ne prend pas, et lorsqu'elle dure aussi longtemps, la douleur n'en est que plus forte. Dune aurait probablement fait une excellente série, à la manière de celle d'HBO citée plus haut. A mon sens, un film n'était pas adapté, même s'il s'agit d'une "première partie" (l'attente du second opus va être insoutenable pour moi, vous vous doutez bien..).


Je l'évoque à bas bruit précédemment, le film est mal voire non rythmé. Un détail ne trompe pas, j'ai plusieurs fois été tenté de regarder ma montre. La contemplation c'est bien, mais regardez un tableau
pendant trois heures, et vous me direz si vous prenez votre pied. Dune est un (très) long fleuve tranquille, et les moments de tension sont aussi rares qu'une pucelle dans une maison close.
Certains trouveront ça enivrant, j'ai trouvé ça ennuyant.


Si on essaie de creuser certains détails, ceux-ci sont peu reluisants. Exemple : je n'ai pas compté le nombre de flashbacks et flashforwards balancés par pack de douze toutes les dix minutes. J'ai beau être marseillais, je vous garantis que j'exagère à peine. Évidemment, ces moments, en plus d'être infiniment nombreux, sont particulièrement cryptiques. Et trop de cryptique tue le cryptique. Alors on pourra remettre en cause mon QI (je suis ouvert au débat), mais je suis convaincu de n'être pas le seul à n'avoir rien compris à ces (trop) nombreux passages, en témoigne notamment les interrogations de mes amis présents avec moi durant la séance (coucou Marjo, pardon pour la private joke les gars, j'en ferai plus).


Sans divulgâcher, une question a surgi de mes connexions neuronales tourmentées lors du dernier plan du film : "C'est tout ?". Je l'écrivais à demi-mot ci-dessus, et je vais en remettre une couche : il ne se passe strictement rien ou presque durant les cent cinquante-cinq minutes de ce supplice. Mettons les pieds dans le plat, la première trilogie Star Wars a un Dune dans chaque orteil, tant en matière de narration que de dramaturgie.


En outre, je parlais plus-haut du casting cinq étoiles. La BO promettait beaucoup puisque Sa Sainteté Hans Zimmer est derrière tout ça (aucune ironie dans cette phrase, j'adore ce mec). Soit mes oreilles sont blindées de cérumen, soit c'est une déception de plus. Aucun thème fort ne se dégage, nous sommes face à ce qu'il y a de plus générique pour un space opera. A croire que l'ami Hans a eu un temps minimal en échange d'un gros chèque pour pondre ça. Je m'excuse pour les mélomanes qui y ont trouvé du génie, personnellement je cherche encore.


Au final, Dune n'est à mon sens qu'un divertissement correct, plombé par une narration défaillante et une absence totale de rythme.


NB : Tel un Jon Snow face aux hommes de Ramsay Bolton, je suis prêt à affronter vos offensives en commentaires. "Je crains dégun" comme on dit chez moi.

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le 16 sept. 2021

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