Resident Evil: Village
7.2
Resident Evil: Village

Jeu de Capcom (2021PlayStation 4)

A bas les pincettes, cet avis est certifié 100 % spoil. En effet, j'ai des principes, et faire un jeu AVANT de confronter son avis à celui de bibi en fait partie.


Resident Evil Village (vill ça fait huit en chiffres romains, les cerveaux bouillonnent chez CAPCOM).. Je pourrais organiser ma critique en différents points comme le fond les sites "de référence" : graphismes, gameplay, durée de vie.. mais rien que de lire ces derniers mots, la tentation de faire "ALT F4" est grande. Non mais c'est vrai, qui lit encore les tests de JV.com, Jeux-actu et consorts, aux notes totalement gangrénées par leurs conflits d'intérêts avec les différentes firmes de notre média favori (18/20 à ce jeu ? Vraiment ?) ?


Après cette intro beaucoup trop longue, démarrons les hostilités sans sommation : RE VIII est un jeu correct, on ne peut pas lui enlever. Le problème c'est qu'il s'appelle Resident Evil, et en pensant au premier opus et son somptueux remake Gamecube, une question surgit : "Pourquoi ça a autant merdé ?".


Oubliez l'ambiance pesante, les énigmes retords et la fierté de les résoudre, la progression pas à pas, les moments de tension, la peur de mourir (oui, à l'époque ça faisait vraiment cet effet), les sauvegardes limitées.. RE VIII remplis le cahier des charges d'un "blockbuster" moderne, dans le désordre :



  • Le jeu est un couloir. On voudra vous faire croire qu'une liberté nous est accordée via la présence d'un hub central (le fameux "village") mais les murs invisibles sont la règle et Uncharted passe pour un GTA-like à côté.

  • Le jeu est d'une incroyable facilité. Je vous vois déjà lever les boucliers et me rétorquer "t'as qu'à jouer en "difficile" ... (remplacer les points de suspension par l'insulte de votre choix), ce à quoi je répondrais qu'il existe un concept qui s'appelle l'Equilibre et qu'il est tout à fait possible de développer un jeu exigeant sans pousser le joueur à flinguer sa manette par terre ou contre son écran (coucou Momo Henni). Les munitions sont légions et ça fait plus que tâche pour un jeu estampillé "Resident Evil". Son prédécesseur (RE VII) était bien moins généreux en munitions, et la formule devenait miraculeusement plus efficace.

  • Les énigmes sont COTOREP friendly, parce que l'open munitions ça ne suffisait pas.

  • L'artificielle surenchère est de mise en ce qui concerne les combats de boss. A quelques exceptions prêts (Donna Beneviento.. je crois que c'est la seule exception en fait), le joueur fera face à des immondices sorties tout droit d'un zadiste sous LSD (pléonasme) et dont la seule stratégie se résumera à un impératif : TIREZ.


Petite interlude sucrée, parce que j'ai quand même des bons points à distribuer (on oublierait presque que c'est pas un mauvais jeu !). En effet :



  • Les cinq premières heures de jeu sont au poil, avec notamment le long passage dans le château de Lady Dimitrescu, sorte de Nemesis qui vous apportera une petite pression lorsque vous tomberez nez à nez avec Madame et ce, de façon totalement aléatoire. En effet, la donzelle se balade dans tout le château (ou presque, il y a des salles qui lui sont inaccessibles sans raison, ce qui évidemment, baise un tant soit peu l'immersion) pour vous faire la misère, accompagnée de ses trois filles, qui, chacune, pourront tour à tour vous traquer sans que vous vous y attendiez. Outre ces points de détails (coucou JM), le level-design fait vraiment plaiz' et rappelle forcément - sa sainteté - RE IV dans son architecture, ici sublimée par rapport à son illustre prédécesseur.
    Finalement ce passage mérite à lui ses six points, ou presque, car un autre passage m'aura agréablement marqué et c'est justement celui qui suit..

  • .. La maison de Donna Beneviento. On va pas s'leurrer, c'est LE SEUL ET UNIQUE moment flippant du jeu. Pas d'arme, rien à ramasser, une progression basée sur la réflexion (qui reste estampillée COTOREP, cf ci-dessus), l'ambiance, et SURTOUT LA PEUR de se faire bouffer par une limace enragée à la voix de nourrisson (dis comme ça, ça fait kamoulox mais j'vous jure que ça fait flipper).


Bon, tout ce bordel dure une heure (vs cinq heures dans le château) et pour le reste bah ressortons la sulfateuse, ça faisait longtemps. Les gars de chez CAPCOM ont versé l'entièreté du budget dans les six premières heures de jeu (du coup 6/10 lol) ; pour les heures restantes bah heu, en vrac :



  • La seconde moitié du jeu, générique. Sans âme ni passion. Un passage dans un lac avec un gros poisson méchant, un passage dans une usine avec des infectés customisés robocop. Un combat de mécha (si si) sur un terrain vague. Et, clou du spectacle ou presque, un passage avec Chris, qui fait passer Call of Duty comme la septième merveille du monde. J'avance, je tire, je prends des munitions, je tire, je reprends des munitions, je tire..j'vais pas plus loin vous avez compris le délire.

  • Le budget manquant et le temps pressant, CAPCOM a engagé le premier venu pour écrire le scénario. Fast and Furious est un film d'auteur comparé à cette merveille. Absolument rien ne va :
    -> Les dialogues sont globalement scandaleux à coups de "Tu es à moi !", "Je vais te tuer !", "Tu n'as plus aucune chance !".. vous êtes sérieux les gars ? Nous sommes en 2021, le jeu est théoriquement réservé aux +18 et vous nous sortez ça ? Mention spéciale à la VF d'Ethan low cost, comparée à celle de Chris ; manque de bol, c'est Ethan le protagoniste principal.
    -> L'histoire en général et le pseudo lore autour du jeu, pseudo, car la quasi totalité de l'intrigue est dévoilée à la toute fin du titre, en lisant six documents déposés à la suite sur une table. D'accord. Aussi, le virus T, le virus G, et même le virus Uroboros des précédents épisodes avaient un semblant de cohérence. Ici, on parle quand même d'un champignon capable de restaurer la mémoire des morts (!) en la transférant dans un hôte. Même RE VII et son mutamycète (vs mégamycète sur cet épisode, ouais faut suivre) restait dans la limite de l'acceptable. Enfin, Ethan qui est considéré comme mort tout en étant vivant parce que "tu comprends, il a ressuscité grâce à son infection dans RE VII", et qui re-meurt parce qu'il faut une fin dramatique (le gars n'a pas de visage et des répliques pourries, qu'est c'qu'on en a à branler qu'il meure ?!). Mort, qui, à n'en pas douter, n'en est pas vraiment une, mais là je théorise, alors que cette histoire ne mérite ni projection ni réflexion. Autrement dit, c'est une bouse.


POUR FINIR (c'était putain de long, bravo aux survivants), RE Village est "seulement" un jeu correct, qui se déguste sans trop de fausses routes, mais reste infiniment insuffisant au vu de ses illustres ascendants.


NB : En début de critique, je compare le jeu au premier opus et met en avant quelques lignes plus tard, RE IV, titre clairement orienté action et aux antipodes de ce fameux premier épisode.
"Tu bandes sur RE IV et chies sur RE VIII alors que tous les deux sont orientés action ?" me direz-vous. Ma réponse est la suivante : RE IV a seize ans, a un côté nanar assumé (que n'assume pas RE VIII) et surtout, il le défonce sur l'essence même d'un très bon jeu : le FUN.

Goomba_KingSize
6
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le 9 sept. 2021

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Goomba_KingSize

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