Après Ali G, le comique britannique Sacha Baron Cohen utilise un autre de ses nombreux personnages issus de son émission "Da Ali G Show" pour un nouveau film cette fois-ci très différent. Mélange de mockumentaire et de comédie déjantée, Borat suit les mésaventures filmées en caméra cachée d'un journaliste kazakh aux États-Unis, envoyé en mission pour étudier les mœurs américaines et les adapter à son pays afin d'en améliorer le niveau de pays. En effet, le peuple kazakh vit d'une manière très arriérée où les Juifs sont considérés comme des démons, où l'inceste est monnaie courante et où la machisme est roi.
Parti avec son producteur, Borat va parcourir le pays à la recherche de détails croustillants, semant la pagaille sur son passage... Campant un Borat plus vrai que nature, Sacha Baron Cohen habite littéralement son personnage, bluffant par conséquent tout son entourage qui le croit réellement journaliste kazakh parlant approximativement l'anglais. S'en suit une série de scénettes toutes plus délirantes les unes que les autres, osées et irrévérencieuses, où l'acteur britannique va s'en donner à cœur joie pour mettre dans l'embarras de sympathiques Américains lambdas tels un professeur d'auto-école, des politiciens crédules, un professeur d'humour ou encore un vendeur d'antiquités.
Tourné en caméra cachée (pour la majorité des séquences), le film se regarde avec un plaisir coupable où l'on est immédiatement happé par les mésaventures quasi-véridiques de Borat pathétique mais hilarant fan de Pamela Anderson qui insulte à tout va, montre les photos de son neveu (nu comme un vers et au membre démesuré) et ne comprend pas le but d'une organisation féministe. Entre scènes résolument trash (le combat entre Borat et son producteur Azamat dans l'hôtel), purs délires comiques (la nuit chez les Juifs) et trame de fond un tant soit peu émouvante, Borat s'avère être un excellent road-movie sous fond de comédie satyrique absolument jubilatoire.